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L’ŒIL DE LE MATIN : Le Mali tel un arbre précocement élagué de ses branches porteuses d’espoir

Vendredi dernier, 12 août 2022, a été célébrée la Journée internationale de la jeunesse (JIJ).  Une célébration placée cette année sous le thème, «Solidarité intergénérationnelle : créer un monde pour tous les âges». Cette thématique, selon António Guterres (Secrétaire général des Nations unies), nous rappelle une évidence : les personnes de tout âge, les jeunes comme les personnes âgées, doivent unir leurs forces afin de bâtir un monde meilleur pour tous !

 

Une chance que n’auront pas une partie de la crème de la jeunesse malienne engagée sous les couleurs nationales pour défendre la partie et qui tombent fréquemment sous les balles scélérates d’ennemis déterminés à nous faire plier pour nous imposer leurs sinistres desseins. Ils ne cessent de nous prendre nos jeunes, nos forces vives, les valeurs sûres de l’Armée du futur.

 

Cette année, la JIJ a été célébrée au Mali dans un sombre climat d’amertume et de deuil suite à l’attaque meurtrière de Tessit (Ansongo/Gao) le 7 août 2022 ayant coûté la vie à 42 éléments des Forces armées maliennes (FAMa), dont de jeunes soldats et sous-officiers. Comme beaucoup d’autres, depuis janvier 2012, ils ont été cueillis à la fleur de l’âge parce qu’ils ont eu le courage de se battre pour la souveraineté du pays, pour sa stabilité.

 

Nous ne nous inclinerons jamais assez devant le sacrifice de ces jeunes qui ont défendu la patrie au prix de leur vie. Comme disait un paternel en allant travailler sous les obus «personne ne meurt avant son heure». Mais, quand des familles sont en train d’être privées de leurs piliers, une armée de son futur et une nation de sa sève voire de ses branches les plus prometteuses, difficile de s’en remettre à volonté divine.

Au-delà de la douleur des familles éplorées, cette guerre absurde imposée à notre pays est une perpétuelle tragédie dont le prix fort est en train d’être payé par la jeunesse. Il ne s’agit pas seulement des jeunes engagés sous les couleurs nationales, mais également de ceux qui sont aussi embobinés, endoctrinés pour les dresser contre leur partie, contre leurs camarades d’âge.

Nous sommes une nation fréquemment endeuillée parce que nos richesses sont convoitées par des pyromanes engagés à nos côtés comme des pompiers. Notre armée est en train d’être la cible de la traîtrise de certains alliés d’hier parce que nous avons eu le courage de dire que ceux qui ne sont plus prêts à respecter notre souveraineté sont libres d’aller voir ailleurs. Et aujourd’hui, ils reviennent déguisés dans les rangs des Groupes armés terroristes (GAT) pour espérer semer la mort dans les rangs des FAMa et la terreur au sein de la population civile.

Mais, nous savions que la réaffirmation de notre souveraineté est lourde de conséquences parce menaçant sérieusement les intérêts de ceux qui ont toujours eu la mainmise sur nos richesses au point de contrôler le choix de qui peut gouverner notre pays et qui ne le peut pas. En décidant de «redevenir nous-mêmes», nous nous attendions donc à des scènes de vengeances comme celles à laquelle l’armée a fait  face le 7 août 2022 à Tessit ! Et ce ne sera pas malheureusement la fin puisque nos ennemis ne vont pas s’en contenter, leurs désirs étant de nous obliger à les supplier à genoux de revenir nous épauler à stabiliser notre pays.

 

Comme le disait si bien Nyamsi Wa Kamerun (Docteur de l’Université de Lille 3, écrivain et membre du Mouvement GPS), après Tessit, «la clé du mystère de la déstabilisation du 21e siècle africain se trouve dans l’identification des puissances qui ont tué Kadhafi et ont déstabilisé, par effet de dominos, tout le Sahel et visent le Golfe de Guinée à présent».

Aujourd’hui, il nous revient d’agir de sorte que le sacrifice de nos soldats, notamment ceux qui sont tombés les armes à la main à la fleur de l’âge alors qu’ils incarnaient l’espoir de leurs familles et celui de la nation, ne soit pas vain. Pour ce faire, leurs camarades doivent sentir le souffle de la nation dans le dos comme source supplémentaire de motivation. Déjà, en nous unissant, en faisant fi de nos divergences pour privilégier la cohésion sociale, nous faciliterons la tâche à ceux qui sont engagés sur les différents fronts.

Ce n’est pas seulement en devenant soldat qu’on peut défendre sa patrie. Une fois que le pays est menacé, chaque citoyen devient un Soldat pour le défendre. L’armée a besoin de chacun de nous pour par exemple lui fournir des renseignements précis et corrects sur des individus ou des mouvements suspects. Elle a besoin du soutien inconditionnel de chaque fils et de chaque fille de la mère patrie.

 

Comme le rappelait récemment notre jeune camarade, Moussa Sey Diallo (leader politique), les événements de Tessit mettent en «évidence la nécessité du Rassemblement des Maliens, seule véritable arme contre les extrémistes ou contre ceux supposés les aider» ! Nos ennemis tirent plus de puissance de nos divisions internes que de leurs armements. Refusons désormais de prêter une oreille attentive à ceux qui sont toujours là à critiquer les autorités ou la hiérarchie militaire.

Refusons d’être les échos des fausses nouvelles savamment distillées pour discréditer notre outil de défense ou semer le doute  sur sa montée en puissance (plus de 100 terroristes tués au seul mois de juillet). Refusons d’être utilisés par nos ennemis en les aidant à véhiculer leurs atroces images démobilisatrices et leurs discours de propagande. Comportons-nous comme les citoyens d’un pays déterminé à reprendre possession de son destin pour pleinement profiter de ses richesses !

Moussa Bolly

Source : Le Matin

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