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Ligne rouge : le caleçon des États, quelle souillure !!!

En dépit de vivre dans des espaces géographiques différents et sous des lois propres à chacun d’eux, les peuples ont développé des relations d’amitié et de solidarité. C’est au nom de ces valeurs que les peuples africains se sont portés au secours de la Case France par deux fois détruite et incendiée dans des conflits entre Européens.

Qu’en est-il des relations entre États, ces organisations sociales, économiques et politiques qui, à travers les institutions, régulent la vie des peuples. Au-delà des vicieux crocs-en-jambe, des coups sournois dans le dos ou en bas de la ceinture… entre amis et alliés, les États affichent superbement des façades de loyauté et de respectabilité. Il en va de même pour les groupes hétéroclites liés par des liens friables. Ils font penser à la coalition contre les troupes hitleriennes. Avant la chute de l’Axe les manigances des Alliés avaient commencé : qui sera le maître !? Mais lorsque les États se penchent de manière révérencieuse les uns vers les autres en signe de respect et d’estime, ils laissent entrevoir sous leur jupe-culotte des pans entiers de leur caleçon qui sont superbement souillés. De la Conférence de Berlin aux Accords d’Alger, c’est la même logique, celle de la chronique d’un pillage concerté du Mali. L’Histoire bégaie et se répète : la Conférence de Berlin (1884- 1885) vit le partage de l’Afrique et consacre le pillage systématique de ses ressources. Le banquet a été préparé par la réactivation, par les Américains en 1823, de la «Doctrine de Monroe» qui dispose, d’une part, le Vieux Continent aux Européens et d’autre part le Nouveau Monde (de l’Alaska à la Terre de Feu, incluant l’Amérique du Sud) aux Américains. Cette doctrine prône par ailleurs la neutralité américaine dans les affaires européennes en contrepartie du refus de toute intervention européenne sur le continent américain. Cette fumeuse Doctrine de Monroe fut complétée et mise à jour plus tard par le Corollaire de Roosevelt (1904) affirmant que les Etats sont égoïstes et cherchent principalement à défendre leurs intérêts, usant au besoin de la force… Le Général De Gaule a précisé par la suite cet adage voulant que les Etats n’aient pas d’amis, mais que des intérêts. Ce faisant, les Européens, les Américains et les géants asiatiques n’ont aucun état d’âme à se mettre d’accord pour piller les immenses ressources qui se trouvent en Afrique. Ces dernières années, au nom de la mondialisation, des velléités d’hégémonie des 5 Membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et de certaines puissances émergentes, nous assistons à un retour dans la jungle. Aucune place pour le Droit, la Morale et l’Ethique, une seule règle est de mise : haro sur les ressources stratégiques nouvellement découvertes ou celles dont l’exploitation est au fil du temps devenue rentable. Le Mali n’échappe point à ce marquage de territoire par les États des anciennes colonies et de leurs comparses. Sa déstabilisation est une affaire européenne, spécifiquement française qui, par conséquent, requiert la neutralité américaine selon les codes convenus. Cet abominable crime s’illustre par certaines particularités : il est prémédité, confessé bien avant que l’acte soit commis par les maîtres d’ouvrage. Il restait à recruter des maîtres d’œuvre au sein de leur 5ème colonne interne. La voie est ainsi balisée pour toutes les forfaitures. La table étant mise le banquet pouvait commencer, au menu le démantèlement du dispositif de défense, la destruction du tissu social, la liquidation du patrimoine national, la promotion et l’imposition d’hommes faibles et malléables, la déstructuration des institutions. Le Mali illustre à souhait ce triste paysage où l’on a assisté en 2012, dans le cadre d’un régime présidentiel, consacré par la Constitution de 1992, à l’introduction par la France et de la Cédéao son fan club, d’un Cheval de Troie sous forme de cocktail explosif composé de trois substances hautement inflammables : 1/ Un Capitaine-Général en embuscade dans la capitale avec les forces armées et les nouvelles livraisons d’armes post embargo. 2/ Un Président honoraire au demeurant intérimaire qui fut sauvagement agressé au Palais présidentiel par une foule formatée. 3/ Un Premier ministre dit de «pleins pouvoirs» du type parlementaire à la britannique. Ce dispositif a été préalablement expérimenté et rodé dans les laboratoires de Marcousis avec le tandem Laurent Gbabo et Charles Konan Banny. C’est sur cette poudrière que nous avons plébiscité un homme en qui nous percevions le sauveur de notre patrie. Pour ce faire, les casernes et les mosquées, en somme les structures les moins désorganisées, furent transformées en QG de campagne. Après avoir ouvert ces boîtes de Pandore, impossible par la suite de faire rentrer les diables dans la jarre. Peut-on alors s’étonner que les religieux et les soldats se retrouvent aux côtés des autres forces vives pour colmater les brèches car les dégâts étaient considérables. Ils portaient sur la création dans la bande saharienne d’une enclave, sanctuaire des brigands, des djihadistes et des narcotrafiquants. Contre la promesse d’un Etat fictif, l’on y a instrumentalisé la rivalité entre Noirs et Blancs. Dans la bande sahélienne, après le coup d’Etat le plus stupide du siècle, l’on poussa les agriculteurs dogons et les éleveurs peuls à s’entretuer, mettant en péril notre sécurité alimentaire. La bande soudanienne est depuis 7 ans le théâtre du festival des filous, malfrats et bandits de grand chemin qui s’accaparent en toute impunité des terres des paysans, des biens de l’Etat et qui briment les libertés individuelles et collectives. De scandale à catastrophe, nous perdons notre latin-grec tout comme notre ancien chef d’Etat qui n’a cessé de répéter comme un disque rayé «je ne suis pas au courant». Nous aurions dû croire en lui. Le réveil fut brutal et tragique lorsque nous réalisâmes que par l’effet combiné de l’alcool, des barbituriques et des cocktails de médicaments, nous étions en fait dirigés par un zombie. Le Mali est un navire qui tangue mais ne sombre point. C’est ainsi que l’Espérance est demeurée dans la boîte de Pandore. Elle a permis aux acteurs du renouveau de taire leurs éventuelles divergences pour faire cause commune. Cependant, au regard du spectacle qu’ils nous présentent ces temps-ci, nous demeurons très dubitatifs. Comment les différents acteurs (M5, CNSP, et consorts), ceux-là que nous avons adoubés peuvent tirailler, mieux, écarteler à ce point ce pays ? Ils se perdent tous dans leurs calculs mesquins, leur soif de pouvoir et leur égoïsme. Tous prétendent aimer ce pays et ne vouloir que son bonheur. Soumettons-les un tantinet au jugement du Roi Salomon pour faire la part des choses : «Dispute entre deux femmes, chacune d’elle prétendant être la mère du même enfant. Le Roi Salomon demanda une épée afin de le découper en deux pour satisfaire chacune d’elle. L’une d’elle accepta sans broncher ce jugement tandis que l’autre renonça à ses exigences pour éviter la mort de l’enfant. Alors, Mansa Solomane ordonna de remettre l’enfant à sa vraie mère : celle qui était prête à renoncer à lui afin qu’il vive». SALOMON, C’EST LE PEUPLE MALIEN LE BÉBÉ C’EST LE FASSO MALIBA POUR LES BRAVES DAMES, SUIVEZ MON REGARD.

Sory Ibrahim Diabaté

Ancien fonctionnaire 25 international

Consultant en Environnement et Développement durable

Source : Sud Hebdo

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