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L’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali : Incident diplomatique ou simple riposte ?

Les autorités Maliennes, après avoir exigé le départ des forces danoises, ont également procédé à l’expulsion de l’ambassadeur français, toutes choses qui irritent aujourd’hui l’ancienne puissance coloniale et donne à la diplomatie de deux pays une nouvelle tournure. Analysons ensemble !

 

En réponse à son homologue français Jean-Yves Le Drian, qui a dénoncé les mesures « irresponsables » des autorités « illégitimes » du Mali à propos de la demande de retrait des forces danoises, Abdoulaye Diop réplique que « ces insultes et ces propos empreints de mépris sont inacceptables et ne sont pas une preuve de grandeur ». Le ministre malien ajoute que son pays est prêt, le cas échéant, à dénoncer l’accord de défense conclu avec la France, parce que certaines dispositions sont contraires à la Constitution du 25 février 1992 et à la souveraineté du Mali. Il a demandé à Paris la révision de cet accord, en attente d’une réponse favorable, les autorités de la transition ont expulsé l’ambassadeur de France accrédité au Mali. Très intelligent de la part du chef de la diplomatie malienne, des réponses claires, précises et dans le plus grand respect.

Nos autorités ne pouvaient elles pas faire économie de cet incident diplomatique ?

 Le Mali traverse une crise sans précédent et cela concerne plusieurs domaines. Les multiples  fronts notamment le front sécuritaire, politique, social, Institutionnel avec des coups d’état répétitifs et leurs conséquences  qui annihilent tous les efforts de développement. Surtout qu’à ces fronts vient de s’ajouter les sanctions qui ne feront qu’aggraver la situation déjà délétère.

Pour beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne, l’expulsion de l’ambassadeur français par les autorités maliennes, risque non seulement d’isoler le Mali, mais lui fait perdre     sa crédibilité sur la scène internationale. Il faut même craindre le risque de voir naitre d’autres foyers de tension intercommunautaire et de rebellions, parrainés par les mécontents.  C’est bien beau d’être un Etat pleinement souverain et indépendant, mais, est ce que le gouvernement malien, ne va pas trop loin avec ses ripostes ? Un pays qui n’a pas sa propre monnaie, qui n’a non plus de déboucher sur la mer il est bien normal que nos autorités analysent d’abord tous ces paramètres avant de prendre une quelconque décision.  Aujourd’hui c’est difficile pour le Mali de se prendre en charge totalement, il nous faut du temps et des moyens pour cela. C’est très bien de s’inspirer de Modibo Keita, qui il faut le rappeler a été un adepte du panafricanisme et s’est impliqué dans la résolution de beaucoup de conflits et pour une sortie de crise, il n’a jamais hésité de s’impliquer personnellement, surtout avec sa politique de non alignement. Modibo a combattu la France avec des arguments solides, mais était un adepte des ensembles sous régionaux et régionaux comme la CEDEAO et l’UA, donc le Mali doit continuer à collaborer avec ces organisations pour qu’il se développe. Nous avons beaucoup de ressources inexploitées qu’elles soient naturelles, minières, énergétiques. Il y a l’office du Niger et beaucoup d’autres ressources qui peuvent permettre au Mali de s’enrichir  mais pour que ceux-ci soient mise en valeur et exploiter il nous faut d’abord un climat de paix et ensuite une collaboration avec d’autres qui disposent de la technologie et de la technique.

Abdoulaye Diop, dans ses propos a précisé que : « Si une présence à un moment donné est jugée contraire aux intérêts du Mali, nous n’hésiterons pas à nous assumer, mais nous n’en sommes pas là. »

Le dialogue est-il rompu entre Abdoulaye Diop et Le Drian ?

On assiste à une autre tournure dans la brouille qui caractérise aujourd’hui les relations entre Paris et Bamako. les deux homologues n’arrêtent pas de se lancer des flèches sur les réseaux sociaux, « Dommage qu’on entende davantage Jean-Yves Le Drian sur les médias qu’ailleurs, mais le Mali reste ouvert au dialogue » Dit Abdoulaye Diop en réponse de son homologue, cela me semble suffisant. Ces deux autorités n’ont pas besoin de se tirer des armes diplomatiques pour créer plus de problème d’autant plus que situation est déjà beaucoup tendue pour en rajouter davantage.

S’agissant des sanctions à l’encontre du Mali, Le ministre malien des affaires étrangères appelle la Cédéao à plus de souplesse à l’égard de son pays. Selon lui, le coup d’État du 24 janvier au Burkina est la preuve que les sanctions Cédéao du 9 janvier contre le Mali ont été inefficaces.

Cette dernière phrase de M. Abdoulaye fera-t-elle revenir la CEDEAO sur sa décision ? Non, ce jeudi 3 février la CEDEAO a tenu un sommet extraordinaire sur le Mali, la guinée et le Burkina Faso, pendant lequel l’organisation sous régionale dit maintenir ses sanctions contre le Mali jusqu’à la proposition d’un nouveau chronogramme raisonnable.

Et si chacun de nous arrêtait de parler et essayer ensemble d’avoir des discussions sur la même table ?

Assitan DIAKITE

Source : L’Alternance

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