Malheureusement, cher grand-père, les 10 points 17 mesures sont tombés dans les oubliettes. Ceux qui sont venus pour parachever sont devenus les ex proprios de la chose. Et pis, personne n’ose poser quoi que ce soit ni dire quoi que ce soit. Certains sont devenus des applaudimètres à volonté et d’autres, obligés de se réduire au silence ou de quitter le pays.
Oui grand-père, c’était un souhait de te dire, que oui, nous avons réaménagé nos textes. Nous avons refondé le pays. Des institutions fortes, nous les avons partout. Te dire que nous avons diminué le pouvoir du président. Que nous avons renforcé l’Assemblée nationale. Que la Cour constitutionnelle a désormais des garanties et des grandes prérogatives.
C’était mon souhait de te dire, que oui le magistrat est désormais indépendant et inamovible. Oui que désormais le pouvoir du parquet se limitait à la Cour d’appel. Que le procureur de la Cour suprême était du pouvoir judiciaire. Oui, que nous avons donné plus de pouvoir au député. Que lui et le sénat, pouvaient désormais destituer le président.
J’aurais tellement voulu te dire que désormais le journaliste est protégé et assuré au Mali. Que les organes de presse, les partis politiques, les syndicats et les associations, grands animateurs de la démocratie, ont chacun désormais, leur place et dû. J’aurais tellement voulu te dire que les assises ont renforcé les statuts désormais dans le pays.
Oui grand-père, c’était mon souhait de te dire, que nous avons pu nous entendre sur l’Accord. Que nous avons réorganisé le territoire et avons donné mandat à des hommes capables s et légitimes de parler au nom des territoires, des tribus et des communautés. Des hommes issus d’élections en maires, députés, sénateurs et président parlent désormais au nom de tous.
Oui grand-père, j’aurais voulu te crier de joie, que nous avons décentralisé l’Etat, que le pays avait lancé son développement partout au Mali, de Kayes à Kidal. Que oui, la paix était totalement revenue et que la sécurité aussi commençait à venir. Le territoire était désormais couvert par l’Etat, l’administration et les services sociaux de base. Notre crise était désormais de l’histoire.
Mais grand-père, malheureusement, tel n’est pas assez le cas. La confusion est de trop. Le pouvoir est désormais au bout du fusil. Les doigts sont croisés matin, midi et soir. Les dents sont serrées. L’inquiétude est grande. L’insécurité est de trame. Oui trois ans après, et même cinq, nous sommes toujours à la recherche du chemin de la terre promise. A mardi prochain inch ’Allah pour ma 283e lettre. Amine !
Lettre de Koureichy
Source : Mali Tribune