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Lettre à grand-père : A nous, les indemnités !

Indemnités d’avoir dormi au boulevard de l’Indépendance ! Indemnités d’avoir été gazé par du lacrymogène. Indemnités d’avoir tenu face à la Cédéao, à l’UA et à l’ONU. Oui grand-père, indemnités d’avoir fait chuter les institutions de la République et rompu l’ordre constitutionnel. Indemnités d’insurrection contre l’Etat démocratique.

Oui grand-père, à nous les indemnités ! L’indemnité de putsch et de coup d’Etat ! L’indemnité d’avoir violé l’article 121 de la Constitution de 1992 ! Ça s’arrose non grand-père ? Un crime imprescriptible ! Ah ouais ! Il faut que ça s’indemnise ! “Tout putsch ou coup d’Etat est un crime imprescriptible contre le peuple”, prévoit la Constitution !

Le soleil du 5 juin était chaud, très chaud. Qui ne se rappelle des tristes nuits des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Bamako ? Les nuits passées au boulevard et sous le soleil de Bamako. Les différents vendredis qui ont été célébrés au boulevard. Les cris et les hurlements ! De mars 2020, au 5 juin jusqu’au 18 août 2020, beaucoup de sueurs et de larmes ont coulé. Et cela s’indemnise !

Sans oublier le parachèvement de la lutte ! Abandonner Sofara et venir sécuriser les institutions, pardon, faire chuter les institutions. Ou galvaniser les jeunes à revendiquer des primes qui ont été oubliées à jamais, pour une mutinerie. L’Armée de terre, de l’air, la garde nationale, les forces spéciales et la Sécurité d’Etat qui se missionnent la chute des institutions. Ça s’indemnise !

Oui, oui ! D’indemnisation en indemnisation. Ça s’indemnise ! Ça s’indemnise par des ministères pour la Défense, la Réconciliation et la Sécurité d’Etat. Ça s’indemnise par la présidence du Conseil et de la Transition. C’est aussi le prix du risque d’être pris dans une histoire de coup d’Etat. Ça s’indemnise par être ministre pour avoir occupé le boulevard de l’Indépendance.

Tout n’est-il pas indemnisation ? D’être là contre les institutions de la République et la démocratie. D’être du 18 août. Que c’est triste ! Que c’est écœurant ! Un pays au bout du gouffre, une nation éprouvée et un Etat affaibli. Qu’il fallait aider à ne pas tomber. Qu’il fallait renforcer par la République et la démocratie !

Ce pays à qui il fallait donner des institutions fortes. Ce pays qu’il fallait renforcer par la décentralisation et les projets de développement. Ce pays qu’il fallait sécuriser par l’entente, la cohésion et la justice. Ce pays, pour qui, il fallait donner tout car il nous a tout donné. Mais hélas ! C’est l’indemnisation !

A mardi prochain, Inch’Allah pour la 245e lettre d’indemnisation ! Amine !

Lettre de Koureichy

Mali Tribune
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