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Les USA s’inquiètent de leur dépendance à la Russie dans ce domaine

Le spectre de la Guerre froide plane encore sur les relations contemporaines entre les États-Unis et la Russie, révélant une interdépendance économique qui défie les tensions politiques. Un haut responsable de l’énergie à Washington a récemment exprimé son inquiétude quant à la sécurité nationale, pointant du doigt la dépendance des États-Unis envers l’uranium enrichi russe. Cette dépendance prend ses racines dans les accords post-Guerre froide, soulignant combien les enjeux énergétiques peuvent étroitement lier deux nations aux relations autrement ambivalentes.

Les liens historiques tissés depuis la Seconde Guerre mondiale entre les deux géants mondiaux ont souvent été marqués par une alternance de tension et de détente. La Guerre froide, débutée au crépuscule des années 1940 et persistant jusqu’au déclin des années 1980, illustre cette rivalité. Les États-Unis et l’Union soviétique, devenu la Russie, se sont opposés sur le plan idéologique, le capitalisme affrontant le communisme sans jamais aboutir à un conflit direct. Cette période s’est caractérisée par une course effrénée aux armements, des guerres par procuration et un affrontement technologique marquant, notamment dans le domaine spatial.

Dans le prolongement de cette compétition, la coopération spatiale a survécu comme un domaine de collaboration entre les deux puissances. Toutefois, c’est dans le secteur moins médiatisé de l’uranium enrichi que la dépendance américaine se révèle la plus préoccupante. Les États-Unis s’appuient massivement sur les ressources russes pour approvisionner leurs centrales nucléaires. Avec près de 20% du combustible nucléaire fourni par des fournisseurs russes, les responsables américains comme Kathryn Huff, secrétaire adjointe à l’énergie nucléaire, tirent la sonnette d’alarme.

Une Russie omniprésente dans le domaine
Cette dépendance n’est pas une mince affaire, surtout lorsque l’on considère que la Russie détient environ la moitié de l’infrastructure mondiale d’enrichissement de l’uranium. Ce rôle crucial pour la production de combustible nucléaire souligne la position dominante de la Russie comme fournisseur de services d’extraction, de fraisage, de conversion et d’enrichissement de l’uranium pour les services publics américains. En effet, l’année dernière, Washington s’est reposé sur Moscou pour environ un quart de son uranium enrichi, selon les chiffres du gouvernement américain.

C’est dans ce contexte que des voix s’élèvent pour plaider en faveur d’une réduction de cette dépendance. « Il est vraiment critique de se détacher de notre dépendance, spécialement envers la Russie », a déclaré Huff. Sans action, la Russie continuera à dominer ce marché, une situation alarmante pour la sécurité nationale, la politique climatique et l’indépendance énergétique des États-Unis. Maria Korsnick, directrice générale de l’Institut de l’énergie nucléaire, reconnaît l’alignement de l’industrie sur la nécessité de se détacher de la Russie, tout en soulignant l’importance de développer des capacités alternatives dans ce segment de la chaîne d’approvisionnement.

Alors que l’ombre de la Guerre froide semble s’estomper dans la mémoire collective, la réalité de cette dépendance stratégique rappelle que les vestiges de ce passé ne sont pas simplement historiques ou symboliques, mais également profondément enracinés dans les infrastructures vitales de l’énergie contemporaine. Les États-Unis se trouvent à un carrefour, où les décisions prises aujourd’hui pourraient soit renforcer cette dépendance, soit ouvrir la voie à une plus grande autosuffisance et sécurité énergétique.

Source: https://lanouvelletribune.info/

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