L’opération de frappes aériennes conjointes de Barkhane et de l’armée tchadienne contre un convoi d’une quarantaine de Pick-up lourdement armés dirigé en direction de Ndjamena le 3 février dernier ne finit pas de susciter des réactions dans le pays, plus particulièrement au niveau de l’opposition tchadienne.
La première condamnation était faite par le porte-parole de l’union des forces de la résistance (UFR), la principale cible de ces frappes, indiquant un « tournant dangereux » pris par la France » en intervenant militairement dans « les affaires internes du Tchad ». À Ndjamena, c’est au tour de l’opposition tchadienne de dénoncer cette intervention de la France qu’elle qualifie de prise de position en la seule faveur du régime au pouvoir. Sur ce point, l’opposition reste unanime : « La France devrait être aux côtés du peuple tchadien ». Le député et chef de l’union des forces démocratiques, parti républicain (UFD-PR), dira qu’il est de leur devoir en tant que mandataire du peuple de dénoncer certains comportements :« La France devrait, à notre humble avis, essayer de ramener autour d’une table les fils de ce pays, qui continuent à déchirer la quiétude sociale. Parce que la France est engagée aux côtés du régime actuel. Et nous soutenir coûte que coûte». Mêmes dénonciations chez le député et coordinateur du groupe parlementaire de la fédération action pour la république, monsieur Ngarledjy , qui dira qu’ « il n’est pas normal que la France continue à soutenir Idriss Déby contre les autres», cela, pour soutenir l’idée que l’important et le nécessaire est de chercher les voies et moyens pour réconcilier tous les fils du pays, le Tchad. Les classes politiques de l’opposition lancent appel au président Macron pour qu’il revoie sa position.
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays