En Afrique centrale, l’insécurité alimentaire touche 27% de la population des 11 pays membres de la CEEAC, la Communauté économique des États de cette sous-région du continent. Des pays pourtant très riches en ressources naturelles. Pour tenter de changer cette situation et de réduire le taux de sous-alimentation, les parlementaires de ces pays viennent de se réunir à Brazzaville et ils ont mis sur pied un « Réseau des alliances pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».
Intensifier le plaidoyer pour obtenir des budgets conséquents afin de financer un secteur porteur de croissance, comme l’agriculture qui contribue à la réduction de la sous-alimentation et de la malnutrition, qui touche près de 43 millions de personnes en Afrique centrale, c’est l’un des objectifs fixés par le Réseau des parlementaires de la sous-région qui vient d’être créé.
« Il est maintenant question d’être concrets sur le terrain par des actions, des stratégies et des mesures concrètes. Il faut prendre la norme pour ce qui est de notre mission, c’est-à-dire la loi qui convient en la matière : contrôler les actions gouvernementales en matière agricole et d’autres mesures qui ne sont pas concrètement prises. On doit savoir pourquoi elles ne sont pas prises. S’il y a une politique alimentaire et nutritionnelle, nous devons l’évaluer pour nous assurer que les populations dont nous sommes les mandants sont tout à fait satisfaites des stratégies mises en place », selon Angélique Goma, présidente de la Commission économique de l’Assemblée parlementaire francophone.
Coordonnatrice du Système des Nations unies au Congo, Suze Percy Fillipini voit à travers cette Plateforme des parlementaires, le début d’une coordination efficace et responsable.
« Je pense que cette plateforme qui a été mise en place est un outil précieux pour continuer à œuvrer aux côtés des gouvernements et pour continuer à dire qu’il faut des ressources nécessaires pour développer l’agriculture et surtout sous l’approche de chaînes de valeur. »
Pour Jérémie Lissouba, membre du Parlement congolais, la production alimentaire et la consommation sont transversales et concernent tous les acteurs.
« L’enjeu est de taille, notamment dans notre sous-région, parce que nous avons de très grandes potentialités dans le domaine agricole et alimentaire. Mais, nous peinons toujours à mettre en valeur ce potentiel. »
L’action des Parlementaires ne doit pas se limiter au discours et au vote des lois, selon le Président congolais Denis Sassou Nguesso, qui exhorte les élus à être des producteurs agricoles.
« Élu du peuple et en votre qualité de législateurs, il vous faut montrer l’exemple en devenant des acteurs pragmatiques de première ligne sur le terrain, au rythme d’un parlementaire, un champ. »
L’Afrique centrale est certes riche en ressources naturelles, mais de l’avis des analystes, l’insécurité alimentaire qui sévit dans cette zone s’explique par la faible productivité et le faible niveau des infrastructures.
RFI