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Les humeurs de Facoh : Les partis politiques et la transition

Les partis politiques maliens et probablement ceux de la sous-région tiennent en horreur le putsch militaire qu’elles qu’en soient sa nature et ses motivations. Ce violent mode d’accession au pouvoir politique, qui survient généralement suite à l’échec politique du régime civil, est jugé par eux comme hors du temps historique ; ces républicains et ces démocrates dont les uns ont lu Alexis de Tocqueville, d’autres encore les discours enflammés de Robespierre et de Danton à la tribune de la Convention, ne s’en accommodent que par dépit pour mieux se relancer par la suite.

 

Le Mali est à son 4è coup d’état militaire en moins d’un demi-siècle d’existence politique pour des causes qui ne convainquent encore personne sauf en 1991 où de l’avis des meilleurs analystes le coup venu à la suite d’une insurrection populaire, était largement justifié. 4 coups d’État, trois transitions politico-militaires dont le pays aurait dû faire l’économie et se consacrer à de grandes œuvres de développement.

La transition politique de 1991-1992 prépara laborieusement l’avenir démocratique du pays en le dotant d’institutions démocratiques solides et en organisant des élections régulières à tous les niveaux. Celle de 2012 fut un coup pour rien et n’eût été la vigilance de la  communauté internationale et de la Cedeao, le Mali serait encore aujourd’hui dans les griffes de la bande à Haya Sanogo. L’actuelle transition, démarrée après la chute d’IBK en octobre 2020 est aussi surveillée par la Cedeao comme du petit lait sur le feu en raison des intentions cachées des 5 colonels dont les propos souvent contradictoires ne rassurent guère.

Le Mali vit avec le virus du coup d’Etat militaire depuis l’indépendance en 1960 avec un certain nombre de pays limitrophes comme la Guinée, le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie. Pour un rien politique, les officiers de ces pays sortent de la caserne et s’emparent facilement du pouvoir civil y installé à la faveur d’élections truquées et promettent des changements qui ne viendront que dans leurs poches.

A tous ces régimes militaires, les partis politiques reprochent leur manque de culture politique, le goût du mensonge pour garder le pouvoir, et cerise sur le gâteau, le crime de l’enrichissement illicite qu’ils étaient censés venus combattre et dont ils se montrèrent les champions.

En 1991-1992, le CTSP dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré eut l’intelligence d’organiser une conférence nationale qui accoucha d’une constitution toujours en vigueur mais qui est en phase d’être modifiée ou changée. Le coup de 2012 qui installa au pouvoir le CNDRE d’Amadou Haya Sanogo et ses copains, n’eut pas le temps d’organiser une conférence nationale en raison des divisions au sein de l’armée qui conduisirent à une guerre fratricide entre soldats de l’armée de terre (bérets verts) et ceux de l’armée de l’air (bérets rouges).

Après bien des divagations, le gouvernement de transition actuel opta non pour une conférence nationale, mais pour une refondation de l’Etat et dans laquelle le pays se trouve plongé actuellement comme en standby comme diraient les anglophones.

Les coups d’Etat suivis de transition ou non n’arrangent aucun pays, mais il faut bien admettre qu’ils sont rendus nécessaires par le nulisme politique de la classe politique du pays concerné.

 

Facoh Donki Diarra écrivain     

SourceMali Tribune

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