Déclarée dans la pratique celle d’élections générales au Mali, l’année 2018 continue cahin-caha. Le processus électoral va son petit bonhomme de chemin. Avec le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga alias LE TIGRE, les préparatifs se poursuivent sans hâte, sans bruit, mais sûrement. Et pour cause, la tenue des élections législatives dont le premier tour est initialement prévu pour 28 octobre et le second pour le 18 novembre 2018, le cadre de concertation partis politiques-ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation opte pour un report. Principales raisons sous-tendant cette demande, la grève illimitée des magistrats ; l’état des préparations des partis politiques et la doléance de la diaspora malienne à l’extérieur au vitriol.
Relatif aux préparatifs des élections législatives avec la classe politique, le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation avait convié, la semaine dernière, en réunion le Cadre de concertation des partis politiques-Ministère. A cette rencontre, les points à l’ordre du jour étaient axés sur la représentation des Maliens de l’Extérieur à l’Assemblée Nationale, les préparatifs des partis politiques et quelques divers.
En effet, pour ce qui est de la représentation des Maliens de l’extérieur à l’Assemblée Nationale, il a été constaté qu’aucune disposition statutaire et règlementaire n’est envisagée par les gouvernements successifs de l’avènement de 1991 à nos jours. Or, il était prévu dans l’esprit et les recommandations de la Constitution en vigueur. Donc, il va falloir qu’un referendum ou une disposition alternative soient envisagés afin de parvenir à un texte fixant légalement et officiellement les modalités requises au titre de nos compatriotes de l’Extérieur. Donc, cela serait-il possible à moins de six mois ou d’un an en tout ?
Ensuite, d’autres contraintes entrent en ligne de considération. Il s’agit de grève illimitée des magistrats pour la constitution des dossiers. Cette grève oubliée par le gouvernement qui sous-estime exprès la gravité de ses conséquences. Ce qui dénote là aussi une raison de se poser la savoir si ces législatives auront ou pas lieu à la date indiquée par le gouvernement.
En outre, côté préparatifs, les États majors des partis politiques ne semblent pas dans toutes les dispositions nécessaires pour une participation escomptée. Donc, leurs Représentants au sein du Cadre de concertations demandent un consensus politique pour procéder à un report. Mais pour les gouvernants il est possible de reporter les dates mais tout en demeurant dans le cadre de la Constitution.
En tout état de cause, selon le Ministre Mohamed Ag Erlaf, le gouvernement est, quant à lui, prêt pour l’organisation de ce scrutin. Cela, financièrement que techniquement et matériellement.
Cependant, à travers les réactions des uns et des autres autour de la table de la concertation, un report s’annonce inévitable ou presque. Toutefois, en ce qui lui concerne, le Ministre Ag Erlaf a fait savoir que la décision de report incombe au gouvernement qui statuera sur le dossier en conseil des ministres. Le devoir de son département étant d’enregistrer les propositions des uns et des autres soumettra cette demande de report au gouvernement et réunira, le moment venu, le Cadre de concertations pour faire le point de la suite réservée par le gouvernement aux préoccupations ainsi exprimées.
Enfin, dans les divers, le sujet lié au principe de parrainage, il a été demandé également au ministre de revoir la méthode ; car, l’aspect est en passe de devenir un véritable fond de commerce pour certains et un moyen aussi d’instrumentalisation des juges locaux par les élus locaux de la majorité présidentielle.
Au vu et su de tout ce qui précède, il est fondé, pour l’instant, de s’interroger si ces législatives auront ou pas lieu.
Dramane Konta
Le Credo