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« Le Tchad compte sur tous les États africains pour lutter contre Boko Haram »

Quelle est la position du Tchad suite à la décision du Conseil de paix et de sécurité (CSP) de l’Union africaine (UA) de soutenir la force multinationale mixte initiée par la Commission du bassin du lac Tchad pour contrer la menace Boko Haram ?

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Nous saluons la décision des membres du CSP d’apporter unanimement leur soutien à notre force multinationale. Nous aurions souhaité que les autres États africains dégagent rapidement des contingents mais puisqu’il s’agit d’une mission au-delà de nos frontières, nous avons besoin d’une couverture juridique. En usant des mécanismes de l’UA, nous allons pouvoir saisir le Conseil de sécurité des Nations unies afin d’obtenir un mandat et des moyens financiers, matériels et logistiques.

Le 15 janvier, à la demande du Cameroun, le Tchad avait déjà envoyé un contingent de 2 500 hommes pour assurer la protection de la frontière camerounaise…

Nous avons réagi puisque nos intérêts vitaux étaient en danger. Lors du vote à l’assemblée nationale, tous les Tchadiens étaient unanimes. La menace de Boko Haram auparavant confinée au Nigeria est désormais aux portes du Tchad, du Cameroun et du Niger. Les décennies de guerre civile et d’ingérence extérieure que nous avons vécues nous ont permis de mesurer, sans doute plus que d’autres, les risques de déstabilisation et d’instabilité. Aujourd’hui, toutes nos forces sont en état d’alerte et la sécurité de nos frontières est assurée. Plus qu’une question de sécurité, c’était une question de survie pour notre population.

Le Nigeria a longtemps refusé l’ingérence des pays voisins sur son territoire. Les susceptibilités souveraines sont-elles un frein pour contenir Boko Haram ?

Face à l’envergure du phénomène, il faut faire fi des questions de souveraineté cloisonnée et d’amour-propre qui nous empêchent d’apporter une réponse rapide à la menace terroriste. Nous devons mutualiser nos efforts. Boko Haram n’a pas de limites territoriales. Si le Nigeria avait réagi plus tôt, le phénomène n’aurait peut-être pas pris une telle ampleur mais nous sommes désormais face à une réalité. Et nous devons rapidement nous entendre et nous organiser.

Comptez-vous sur la mobilisation de tous les États africains ?

Bien sûr, nous comptons aussi sur le soutien des pays africains qui ne font pas partie de notre région. Pendant la réunion du CSP, le président sud-africain, Jacob Zuma, et son homologue tanzanien, Jakaya Kikwete, ont évoqué l’urgence d’une action continentale. En attendant que les mécanismes institutionnels et que le fonds soient mis en place, leur aide est la bienvenue. Aujourd’hui, les questions de paix et de sécurité doivent être la priorité du continent. Nous ne pouvons penser à la prospérité et au développement de l’Afrique tant que la question de l’instabilité ne sera pas réglée.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près d’un million de réfugiés ont fui Boko Haram. Comment faire face à cette crise humanitaire ?

Nous sommes face à une crise humanitaire de grande ampleur. La secte agit de manière cruelle et sans discernement, tuant essentiellement des familles et entraînant la fuite des civils. Nous appelons la communauté internationale à nous aider à faire face à la fois aux questions sécuritaires et humanitaires.
Source: lemonde.fr

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