Selon de nombreux témoignages, prise en otage pas des «étudiants de carrière», l’Aeem était devenue un instrument de terreur. Une terreur dont les étudiants étaient malheureusement les premières victimes. «J’ai failli être handicapé à cause de l’Aeem. Quand j’étais dans le rang (pour percevoir la bourse), ils se sont bagarrés entre eux avec machettes, cailloux…et j’ai été atteint au niveau de mes cuisses…», nous a confié un étudiant en Master. Les témoignages de ce genre sont légion dans l’espace universitaire.
Pour de nombreux étudiants, l’Aeem était devenue «une association des malfaiteurs manipulés dans l’ombre par des gens aux desseins inavouables». Selon eux, ces dernières années, les étudiants font face à des défis découlant du système LMD (Licence-Master-Doctorat). Sans compter qu’ils sont encore nombreux les étudiants de l’ancien système (Maîtrise) qui n’ont pas pu soutenir leurs Mémoires de fin d’études à temps pour diverses raisons indépendantes d’eux.
«Aujourd’hui, il n’y a plus de soutenance pour les maîtrisards alors que la faute incombe plutôt à l’administration scolaire et à nos encadreurs. Nous sommes aujourd’hui obligés de passer des concours pour nous inscrire en Master et c’est payant. Nous n’avons jamais senti l’Aeem à nos côtés quand nous nous battions pour avoir le droit de soutenir», raconte l’une d’entre eux.
«De nos jours, certains étudiants demeurent bloqués en première année tandis que leurs camarades plus fortunés fréquentant des universités privées en obtenant leur Master voire en entament leur carrière professionnelle. Ces étudiants restent bloqués en première année, sans progression ni redoublement. Certes, l’État est le principal responsable, mais en tant qu’organisation censée défendre les étudiants vulnérables, qu’a-t-elle fait ?», s’interroge un étudiant.
«Non, à cette Aeem car nous voulons une association des élèves et étudiants plus pacifique. Oui, nous les étudiants on a des droits, mais lorsqu’une association mène à la perte de vies humaines, plus rien ne compte, il faut sa refondation ou sa dissolution. La vie humaine est sacrée», a défendu un étudiant croisé sur le campus de Badalabougou. Il était donc temps que le gouvernement s’assume pour que cela change !
H.T