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Le président Macron en Côte d’Ivoire

Comme priorité des échanges entre le président français et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara : la question de la sécurité.

Pour la troisième année consécutive, rendez-vous est pris pour Emmanuel Macron en Afrique à quelques jours des fêtes de fin d’année. Le président français se rend en effet en Côte d’Ivoire pour une visite de deux jours, du 20 au 22 décembre. Parmi les raisons de ce voyage ? Montrer le soutien du pays aux forces françaises sur place. Le chef de l’État partagera d’ailleurs un dîner de Noël avec le corps français établi dans le camp de Port-Bouët, près d’Abidjan. Fortes de plusieurs centaines d’hommes, les forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), qui ont pris le relais de l’opération « Licorne » dont la mission s’était achevée en janvier 2015, représentent la deuxième base opérationnelle avancée en Afrique, avec celle de Djibouti. La mission des neuf cents militaires engagés : soutenir les opérations dans la zone, mais aussi mettre en œuvre une coopération militaire avec la République de Côte d’Ivoire et avec la région, « une des priorités stratégiques de la France », peut-on lire sur le site du ministère de la Défense.

Sécurité et économie

En effet, « la sécurité de la région » fera bien évidemment partie des sujets au menu de cette visite, a fait savoir l’Élysée. La Côte d’Ivoire n’a, elle non plus, pas été épargnée par le terrorisme islamiste. Le 13 mars 2016, l’attentat de Grand-Bassam, une station balnéaire prisée par les Ivoiriens et les touristes étrangers, avait fait 19 morts. Surtout, le pays se situe tout près du Sahel, où le conflit avec les djihadistes s’enlise malgré les moyens déployés. Emmanuel Macron a d’ailleurs ajouté à son agenda une visite au Niger, endeuillé par l’attaque du camp militaire d’Inates, où 71 militaires ont perdu la vie. Le président français doit passer quelques heures sur place pour une cérémonie d’hommage et pour s’entretenir avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou.

Outre le volet militaire, du temps sera aussi consacré au renforcement du partenariat économique entre la France et la Côte d’Ivoire. En effet, d’après les douanes françaises, en 2018, les échanges commerciaux entre la France et la Côte d’Ivoire ont atteint 1,9 milliard d’euros, soit une baisse de 5,1 %. Malgré cela, la Côte d’Ivoire reste tout de même le deuxième client de la France parmi tous les pays d’Afrique subsaharienne, derrière l’Afrique du Sud, mais devant le Sénégal. Du côté des douanes ivoiriennes, on apprend que la même année, la France était le troisième fournisseur de la Côte d’Ivoire avec une part de marché de 10,3 %, derrière la Chine à 21 % et le Nigeria à 12,3 %, en raison des ventes de pétrole brut. D’après la Banque de France, Paris demeure toujours le premier investisseur dans le pays ouest-africain, à la fois en termes de flux, à 50 millions d’euros en 2018, et de stock à 1,6 milliards d’euros.

Si les investisseurs français font donc partie du voyage, des personnalités du monde de la culture ont, elles aussi, été conviées. Cette année, l’écrivain Gauz et la chanteuse Mata Gabin, tous deux nées en Côte d’Ivoire accompagnent le président français. Le chanteur Vegedream, de son vrai nom Satchela Evrard Djedje et auteur de la chanson « Ramenez la Coupe à la maison », est également de la partie.

 

Un contexte politique tendu

À quelques mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, la visite d’Emmanuel Macron se fait dans un contexte politique tendu. L’effervescence autour d’une candidature du président Alassane Ouattara, qui n’a jusqu’ici jamais exclu de se représenter, agite la sphère politique, où les alliances se font et se défont au gré des mois. Le refus d’Henri Konan Bédié d’intégrer le RHDP – la grande coalition présidentielle – et l’acquittement de l’ancien président Laurent Gbagbo ont fait des vagues.

 

Pour la visite d’Emmanuel Macron, la mairie de Yopongon, grande commune populaire d’Abidjan réputée acquise à l’opposition, a pris un arrêté, signé de la main du maire pro-Ouattara Gilbert Koné Kafana, « interdisant toutes manifestations publiques pouvant entraîner des mouvements de foule sur les espaces ouverts de la commune », et ce, « du 16 décembre 2019 au 5 janvier 2020 ». Or, deux coalitions d’opposition, la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CRDP) et Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), avaient appelé à un meeting commun sur la grande place Ficgayo. Pour ce cadre du Front populaire ivoirien (FPI), proche de l’EDS, cité par l’AFP, « ils veulent fermer la bouche à tout opposant à l’occasion de l’arrivée de Macron. Quel trouble à l’ordre public ? C’est un meeting. Cette interdiction est une manœuvre politicienne. »

Par 

Le Point

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