Pour aider l’Afrique à trouver la voie d’une prospérité depuis longtemps méritée, la Banque africaine de développement se fait le champion du premier marché de l’investissement de la région.
La Banque pilote, dans un esprit de leadership collaboratif, une nouvelle initiative 100 % transactionnelle – l’Africa Investment Forum (AIF), « Forum de l’investissement en Afrique »– qui, à ce jour, représente la meilleure opportunité de stimuler la transformation économique du continent.
La Banque africaine de développement travaille avec les principales institutions financières mondiales à réduire les risques liés à l’investissement et entend faire du forum un tremplin vers la transformation économique de l’Afrique.
Lors d’un petit-déjeuner en marge de l’Africa CEO Forum 2018 à Abidjan, le 27 mars 2018, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré aux principaux dirigeants des gouvernements et du secteur privé présents que l’AIF sera exclusivement dédié aux transactions et accords d’investissement.
« Ce ne sera pas un simple lieu de bavardage. Il n’y aura pas de discours politiques. Ce forum est une plateforme ouverte qui a pour objectif d’organiser les initiatives parmi les institutions multilatérales, des gouvernements et du secteur privé pour accroître la réserve de projets susceptibles de transformer le continent », a-t-il dit.
Le premier Forum de l’investissement en Afrique se tient du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il aura lieu ensuite tous les ans, pour encourager et faciliter les interactions à même d’accélérer et de conclure des accords, et pour que des discussions franches aient lieu avec les décideurs politiques afin de façonner l’environnement commercial et réglementaire, ainsi que pour assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements.
Akinwumi Adesina a souligné que le coût des activités d’affaires en Afrique s’améliore.
« L’année dernière et l’année d’avant, ce n’est pas en Asie qu’ont eu lieu 30 % au moins de toutes les réformes commerciales et réglementaires qui avaient été engagées à l’échelle mondiale. Ni en Amérique latine. Elles ont été faites en Afrique. Si vous regardez ce qui se passe en termes d’investissements directs étrangers en Afrique, leur volume continue d’augmenter. Pourquoi augmente-il ? Parce que la stabilité politique du continent est meilleure », a-t-il dit. « Notre continent suscite donc beaucoup d’optimisme et nos dirigeants discutent même d’une Afrique qui se sera affranchie de l’aide ».
Il a mis l’accent sur les ressources matérielles et humaines dont l’Afrique est dotée, en soulignant que les exploiter à bon escient pourrait en faire la locomotive du monde. « Je pense que les ressources souveraines de l’Afrique ne font toujours pas l’objet d’investissements sur le continent lui-même. Les investissements se font en dehors de l’Afrique. Et si l’Afrique n’investit pas assez, qui donc va investir ? La perception du risque constitue l’une des raisons de cette absence d’investissement. Mais le véritable enjeu n’est pas tant le risque, que la façon dont vous le gérez ».
La Société financière internationale (SFI), la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement, la Banque islamique de développement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement participent à la plateforme de l’AIF pour collaborer avec la Banque africaine de développement travailler et travailler, avec d’autres, et ainsi à la mise mettre en place d’une « plateforme de co-garantie mutuelle », afin de minimiser les risques liés aux investissements.
« Il y a aussi ceux qui œuvrent à la réalisation de réserves de projets – Africa50 et autres – qui sont largement impliqués », a précisé Akinwumi Adesina.
Le ministre des Finances du Ghana, Ken Ofori-Atta, a souligné que le marché des obligations devrait faire partie intégrante de la nouvelle démarche pour mobiliser des ressources en faveur de la transformation économique de l’Afrique. Il a salué les efforts de la Banque africaine de développement et de ses partenaires pour s’unir à travers l’AIF dans le but de réduire les risques liés à l’investissement.
« La réalité mondiale est que l’Afrique doit être, et sera, le meilleur endroit pour investir à l’avenir. Que faisons-nous nous-mêmes pour libérer notre propre potentiel en termes d’investissements ? Je pense que nous devons désormais mettre l’accent sur l’augmentation des infrastructures pour pouvoir ouvrir le continent et exploiter les opportunités d’investissement à bon escient », a-t-il déclaré.
Le président directeur général de l’un des plus importants distributeurs de biens de consommation, Massmart, Kuseni Dlamini, a rappelé que l’Afrique doit passer des risques aux opportunités et tirer profit des nombreuses opportunités d’investissement présentes sur le continent.
« Le temps est venu de parler de transactions. Je pense que l’Afrique a beaucoup à offrir et que nous devons profiter des opportunités », a-t-il dit.
Se disant ravie de voir la Banque africaine de développement à la tête de cette initiative en faveur de l’investissement, Tigui Camara, présidente directrice générale de Tigui Mining Company, a appelé à soutenir davantage les femmes dans le secteur informel.
Alain Ebobissé, président directeur général fonds Africa50 – la plateforme panafricaine pour l’investissement dans les infrastructures – a appelé les gouvernements africains à créer un environnement propice pour attirer les investisseurs étrangers.
La session de petit-déjeuner a attiré de nombreux participants, parmi lesquels de hauts responsables de gouvernements, des dirigeants d’entreprise et d’institutions financières, à l’instar de Benedict Okey Oramah, le président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank).
L’Africa Investment Forum a pour principal objectif de faciliter la pratique des affaires en Afrique, en faisant progresser et en encourageant les réglementations favorables aux investissements. Il a également vocation à promouvoir l’éthique de la pratique des affaires en Afrique.
Ferloo