Le ministre de la Sécurité intérieure, le général Sada Samaké, était face aux députés ce matin, au crible de l’honorable Oumar Mariko dans une séance de Questions orales. Le député Oumar Mariko questionnait le ministre sur la flambée de l’insécurité dans le pays notamment au Sud avec les attaques de Misséni, Nara, et surtout Fakola dans le cercle de Kolondiéba où Mariko a été élu. Il y a aussi la question des élèves commissaires de la police ; celle du Syndicat national de police (SNP) dont certains membres sont toujours en prison. Le député de Kolondiéba voulait aussi savoir toute la vérité sur l’affaire des cartes d’identité et passeports.
Malheureusement les débats ont vite tourné à une partie conflictuelle avec des propos peu élégants. Le ministre Sada Samaké qui traite Oumar Mariko d’agitateur professionnel et l’honorable Mariko qui réplique en lui retournant le même propos avant de marteler que ‘’le temps du fascisme a sonné’’. Cette passe d’arme entre les deux acteurs a occasionné un tohu-bohu à l’hémicycle parce que le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, avait exigé d’Oumar Mariko de retirer son mot, jugé discourtois. Mariko a donc refusé de se plier à cette exigence arguant que la première injure est venue du ministre Samaké, sans qu’il lui soit exigé de retirer son mot ‘’agitateur professionnel’’.
Face au refus de Mariko de retirer son mot, le président Sidibé, qui dit n’avoir pas entendu l’écart de langage du ministre, a décidé de couper la parole à Oumar Mariko à l’Assemblée nationale. Tant pis, a répondu l’honorable Mariko qui a trouvé le président de l’institution parlementaire injuste. Naturellement, l’Assemblée a été agitée par les protestations. Beaucoup de députés notamment de l’opposition ont soutenu Oumar Mariko. « Vous n’êtes que des députés, vous n’êtes pas des juges. Il faut que cela soit dit et compris. Cette scène est peu glorieuse. Vous le saurez en visionnant la cassette », a souligné le président de l’institution.
Avant d’en arriver là, c’est le ministre Samaké qui, en répondant aux questions du député interpellateur relatives aux syndicalistes dont certains sont en prison, accusait Oumar Mariko d’être à la solde des putschistes puisque ces policiers ont pris part au coup d’Etat du 22 mars 2012. Et le ministre Samaké de marteler que les choses ont changé et que tout ce qui s’est passé durant ces 20 dernières années ne peut plus se faire. « Il n’y aura plus de coup d’Etat dans ce pays ». En tout cas, c’est la deuxième fois que le ministre Sada Samaké martèle cette vérité et on ne sait pas pourquoi il est aussi hanté par le coup d’Etat.