Au cours de la 20e conférence de presse du ministre Porte-parole du gouvernement, le ministre des Mines, Pr. Tiémoko Sangaré, répondant à des questions relatives au contrôle de l’Etat sur les productions d’or et si cet brille-t-il pour les Maliens, ne s’est pas arrêté à des éclaircissements. Il a fait des révélations.
Dans ses réponses, le Ministre dira que les productions d’or au Mali ne sont pas cernées comme il se doit de l’être. Les estimations de productions sont celles de production des 10 mines industrielles d’or qui opèrent au Mali. Ce sont les productions de ces mines qui sont communiquées chaque mois au ministère des Mines et suivies par la Direction nationale de la Géologie et des Mines. Il confirmera que le Mali a un contrôle réel sur ces productions. Et l’or produit est sorti du Mali en présence des agents de l’Etat. Il a révélé que la quantité de minerais qui rentre dans l’usine et sa teneur d’or sont connues.
“D’après les statistiques que j’ai reçues, cette année (au 30 septembre 2017), 37 tonnes d’or ont été produites par les sociétés minières. Nous attendons les statistiques d’octobre, novembre et décembre pour boucler la quantité annuelle d’or produite. Certaines années, en moyenne, les sociétés minières ont produit 50 tonnes d’or. Pour les productions artisanales, nous n’avons pas pu avoir de statistiques réelles. Depuis plus de dix ans, il est dit que la production artisanale est de 4 tonnes d’or par an. Et c’est ce qui est intégré aux statistiques. C’est pour cette raison que nous avons décidé, sous l’instruction du gouvernement, d’organiser et d’encadrer ce secteur parce qu’il nous est revenu qu’au moment où notre production nationale était de 50 tonnes, aux Emirats Arabes, il y avait des gens qui avaient acheté pour près de 60 tonnes d’or en provenance du Mali, alors que sur nos 50 tonnes de production nationale, aucun gramme ne va vers les Emirats Arabes. Cela veut dire que, quelque part, il y a quelque chose qui cloche. Donc, pour changer cela, le département des Mines a décidé d’organiser et d’encadrer des mines artisanales. C’est pour cette raison que l’orpaillage est fermé durant les périodes d’hivernage. De nouvelles dispositions seront mises en place à l’ouverture de l’orpaillage, à savoir l’institution des cartes d’accès aux sites d’orpaillage, l’institution des registres de vente et d’achat d’or sur les sites d’orpaillage”, a-t-il affirmé.
Le ministre des Mines a laissé entendre qu’il urge d’organiser et d’encadrer le secteur qui, à ses dires, présente quatre défis : le défi économique parce que l’Etat ne contrôlant pas la production du secteur artisanal ne peut pas prélever ses impôts et taxes; un défi socio sanitaire parce qu’il y a beaucoup de localités où les écoles se vident au profit des sites d’orpaillage ; un défi environnemental parce que des dommages sont faits aux environnements des sites d’orpaillage ; un défi sécuritaire “parce que ne sachant pas qui est sur ces sites, personne ne sait ce qui se passe là-bas. Et qui sait si une partie de l’or extrait sur ces sites d’orpaillage ne sert pas à financer le terrorisme dans notre pays ? Donc, l’organisation et l’encadrement de l’orpaillage traditionnel est une urgence pour le gouvernement. Et c’est le département qui est en train de faire ce travail. C’est le devoir de l’Etat de faire des cartes d’accès pour les sites d’orpaillage pour répertorier tous ceux qui sont sur ces sites. Et celui qui ne veut pas être connu n’aura pas accès aux sites d’orpaillage.
L’orpaillage est aujourd’hui pour le ministère des Mines un axe clé parce que nous tenons à ce que le secteur soit organisé. Le 2e axe est la petite mine parce que nous voulons que les Maliens deviennent des miniers. Et les Maliens ne peuvent pas devenir des miniers qu’à partir des petites mines qui sont à la portée des Maliens. Donc, en investissant un peu dans le secteur des petites mines, on pourra tout changer dans notre pays”, a précisé le ministre Sangaré.
Siaka DOUMBIA
Source: Aujourd’hui-Mali