Née d’une famille Diawando (Diokoromè), un sous-groupe peul réputé d’être de grands négociateurs, Fatoumata Bocoum, savait pertinemment que sa famille n’accepterait jamais qu’elle épouse un homme d’une autre caste que la leur. Très exigeante dans le comportement et la préservation de leur ethnie, la famille Doc n’a jamais tissé des liens de mariage avec une autre ethnie. Le genre de famille conservatrice. Alors mademoiselle Bocoum avait donc du pain sur la planche surtout qu’elle aspirait à un mariage d’amour. Ainsi Dieu faisant bien les choses, son chemin croisa celui de Chaka Lah, un jeune Diawando, commerçant comme ses parents auraient souhaité.
Les démarches du mariage avaient été faites, les deux familles étaient consentantes et tout était enfin en ordre pour unir les deux jeunes. Comme la tradition Diawando l’exige, une dote de 700 000 FCFA, deux valises remplies d’habit et de parures, deux vaches et un mouton ont servi de dote pour épouser la demoiselle Bocoum. Ainsi tous attendaient le jour J avec impatience.
Cependant, à quelques heures du mariage, soit l’après-midi à la veille, le griot de la famille Lah fut convoqué par la belle famille. « Ils n’étaient plus d’accord avec le mariage » ont-ils fait savoir. Et comme argument solide, le prénom « Chaka ne serait pas authentique à la communauté Diawando » donc, Chaka Lah n’était pas suffisamment Diawando pour épouser Fatoumata Bocoum. Cette situation a plongé les deux familles dans un conflit profond. Le mariage a été annulé contre la volonté de Fatoumata qui jusqu’à présent ne s’est pas encore trouvée un prétendant. Chaka Lah quant à lui s’est marié le même jour avec une cousine proche de sa famille.
Soumba Diabaté (Stagiaire)