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Le drame du football Malien

C’est cette tristesse nationale de voir les rêves d’un premier mondial brisés, le temps d’une double confrontation contre une Tunisie pourtant bien prenable, entre la chaleur du stade du 26 mars et le froid du stade de Radès ;

 

Le drame, c’est de constater qu’il y a une équipe, du talent de l’envie, mais pas de projet et de philosophie de jeu;

C’est d’avoir été impuissants à faire l’essentiel à domicile, d’avoir péché dans le choix des hommes face aux réalités de l’enjeu et du contexte ;

Le drame du football malien, c’est d’avoir à hésiter à changer de sélectionneur après un premier échec constaté, d’affaiblir ce sélectionneur par des solutions que le président de la FEMAFOOT a lui-même eu de la peine à expliquer, laissant la place à la confusion entre un collège d’entraîneurs et un collège d’anciens joueurs;

Le drame du football malien, c’est de vouloir copier et finir par mal copier avec ce collège d’anciens joueurs à qui aucun acte administratif n’a été notifié pour clarifier son rôle et les limites avec celui de l’encadrement technique ;

Le drame du football malien, c’est qu’un encadrement technique et des joueurs ne puissent pas se présenter devant la presse après le match aller à Bamako conformément aux cahiers des charges sinon le règlement de la FIFA en la matière et sans aucune explication ;

Le drame du football malien, c’est d’avoir une sélection qui va en compétition sans objectif ; c’est d’avoir dit haut et fort que le choix sera laissé au sélectionneur de choisir entre ce poste et celui de Directeur technique national et qu’à l’arrivée, c’est un cumul depuis deux ans ;

Le drame du football malien, c’est un football avec un gros potentiel de défenseurs et de milieux de terrains, mais avec une crise de joueurs médians offensifs et d’attaquants, une matière à réflexion pour une direction technique nationale ;

Le drame du football malien, c’est de ne pas savoir préparer le match de l’année prochaine, mais de toujours attendre et courir la veille du match, tanguant entre l’improvisation et l’impréparation ;

Le drame du football malien, c’est un Comité exécutif sans boussole ni gouvernail avec une carence notoire dans le management, dans la gestion de l’ensemble du football ; c’est là où la place n’est pas laissée à ceux qui réfléchissent ou aider, mais aux copains, aux laudateurs et thuriféraires ;

Le drame du football malien, c’est l’absence chronique d’objectifs stratégiques à court, moyen et long termes pour le développement du football comme pour les performances sportives ;

Le drame du football malien c’est l’absence de vision, d’objectifs programmatiques à tous les niveaux, c’est le championnat professionnel toujours remis aux calendes grecques ; c’est de feindre d’ignorer que le football c’est du Comité exécutif de la FEMAFOOT au club de D3, au district, au gardien du stade, à l’ancien footballeur, etc.

Le drame du football malien, c’est la gestion clanique du football sans programme, sans feuille de route, là où les membres des instances pensent plus à leurs émoluments qu’aux organes décentralisés chargés de gérer le football à la base ;

Le drame du football malien, c’est que pour un mandat de quatre ans, un comité exécutif, à chaque fois, fasse semblant de travailler lors des deux premières années et entre en campagne pour les deux dernières années ;

Le drame du football malien, c’est de ne jamais tirer les leçons des échecs, de ne jamais faire l‘évaluation, de ne jamais corriger les erreurs, les lacunes et les insuffisances ;

Le drame du football malien, c’est de faire des listes de candidatures avec des présidents de clubs et de ligues vendeurs de voix et de vote et non des acteurs prêts pour travailler exclusivement pour le football ; c’est de ne pas accepter les critiques, de ne pas aimer celui qui critique et de le prendre automatiquement pour ennemi à abattre ;

Le drame du football c’est toujours ce réflexe des dirigeants en place de travailler à changer les textes à chaque fois pour barrer la route à d’autres acteurs en vue d’une prochaine élection et non pour améliorer la gouvernance;

Le drame du football malien, ce sont des dirigeants plus motivés à développer le football africain et mondial et prêts à oublier le football pour lequel ils ont été élus et qu’ils utilisent comme ascenseur ;

Le DRAME du football malien, c’est le cumul de toutes ces insuffisances qui nous tirent vers le bas, qui ne nous permettent pas de tirer profit de notre potentiel ;

LE DRAME du football malien, c’est de répéter les drames et ne pas savoir en sortir;

Enfin le DRAME du football malien, c’est de se laisser abattre au lieu de rebondir ; c’est d’ignorer qu’on peut limiter les drames par le travail, la solidarité entre les acteurs du mouvement sportif, par toutes les bonnes volontés de près ou de loin qui peuvent apporter une petite part au développement du football malien.

Sentiments sportifs !

Bamako, le 30 mars 2022

Alassane SOULEYMANE,

Journaliste,

Ancien membre du Comité exécutif de la FEMAFOOT ;

Ancien candidat à la présidence de la FEMAFOOT.

Source : Info-Matin

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