Také : Dans un communiqué officiel, le Secrétaire général de la présidence de la République du Mali a annoncé, le samedi 3 avril 2014, la fin de mission du Premier ministre Oumar Tatam Ly. Il a aussitôt été remplacé par Moussa Mara. L’arrivée de cet homme sans expérience apportera-t-elle une amélioration à la gestion du pouvoir?
Ganglè : La démission de l’ancien Premier ministre Oumar tamtam Ly n’a surpris personne! D’ailleurs il a été renvoyé en douce parce qu’il n’a pas pris en compte les ambitions de la «famille d’abord». Autrement dit, on se prosterne devant le fils, le père, la mère et le beau père. À défaut, il faut prendre la porte de sortie.
La cohabitation était si difficile que le tamtam était inaudible. Il ne savait plus comment conduire la politique de tâtonnement de N’Bré Bourama à cause des pressions venant de partout. À côté de son bilan mitigé, il a connu des humiliations. S’il n’était pas chassé de Kidal par des éléments du MNLA, il était grondé par le très puissant fils de N’Bré, en l’occurrence, Katio.
Comme si cela ne suffit pas, les tisserands ne cessent de lui montrer leurs biceps. Dans ce contexte, l’arrivée de Moussa Mara ne va rien changer dans le comportement ‘’Des Bourgeois’’ encore moins dans les improvisations familiales. Certes, N’Bré Bourama doit beaucoup à Mara surtout par rapport aux élections législatives négociées de 2007 et à l’appui lors de la dernière présidentielle. Mais, le fils de Joseph Mara aura du mal à agir pour répondre aux attentes des Maliens.
Car, pour la conduite des actions déjà entreprises par son prédécesseur, il faut qu’il reprenne presque tout à zéro. À titre indicatif, l’éducation est toujours au point mort tout comme l’emploi des jeunes et la formation professionnelle. Les campagnes de lutte contre la corruption et l’impunité se passent comme des coups d’épée dans l’eau. À ce sujet, le gouvernement affiche une fermeté apparente juste pour berner le peuple en procédant à quelques arrestations qui suscitent des controverses.
Pire, aussi bizarre que cela puisse paraitre, la corruption, l’impunité et le laxisme ne connaissent aucun recul. À Kidal, les assassins intouchables font la pluie et le beau temps. Le désarmement, le cantonnement et la réinsertion des éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont été renvoyés aux calendes grecques. La mainmise de la France et de ses protégés est totale sur cette localité. Quant à la réconciliation, on est en perpétuelle quête de la forme à donner. Et face à cette situation déshonorante, N’Bré Bourama ne bouge que si de prétendues délégations de la Communauté internationale viennent lui faire des pressions.
Il compte sur le service de Mara. Ce qui veut dire que ce dernier ne pourra apporter aucune amélioration à la gestion du pouvoir. La popularité entamée du président IBK prendra encore de sévères revers dans la mesure où les attentes des Maliens sont immenses. D’ailleurs, les tisserands n’hésiteront pas à accélérer ce processus. En tout cas, une chose est sûre, le tamtam Ly a été viré le samedi 3 avril 2014. Dans nos croyances ancestrales, ce jour est appelé «domanfila», c’est-à-dire, les faits qui s’y déroulent se répéteront. Il faut donc s’attendre à ce que Moussa Mara aussi parte suite à des pressions de la «Famille d’abord.» Il ne peut pas en être autre. Qui vivra verra. Také, ferme ton appareil, on se verra la semaine prochaine, plaise à Dieu !