Dix cercueils recouverts du drapeau burkinabè ont été exposés lors d’une cérémonie ?cuménique, sur l’emblématique place de la Nation, rebaptisée place de la Révolution depuis la chute du président Blaise Compaoré après 27 ans au pouvoir en octobre 2014.
Trois corps avaient déjà été inhumés par les parents et le quatrième corps, celui d’un soldat du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité putschiste, tué par les forces loyalistes près de Ouagadougou « sera enterré plus tard lors d’une cérémonie militaire », selon une source au sein de l’armée.
Le ministre de l’Administration territoriale, Issouf Ouattara a salué la mémoire, au nom du gouvernement, des « valeureux fils et filles tombés sur le terrain de bataille pour que notre pays retrouve la liberté, la dignité, la paix et la démocratie ». Un deuil national de trois jours a d’ailleurs été décrété en hommage aux victimes.
Tandis que l’aumônier musulman demandait notamment « la magnanimité et l’indulgence (…) envers les éléments de l’ex-RSP », le porte-parole des familles des victimes, Patrice Bazié a lui exigé la justice. « Le plus grand hommage que l’on puisse rendre à ces martyrs est de rendre d’abord la justice, ensuite la justice et enfin la justice », a-t-il déclaré sous les applaudissements.
Aucun « discours ne pourra soulager ni les victimes, ni les parents des victimes encore moins les ayant-droits » si les coupables ne sont pas « punis à la hauteur de leurs forfaits », a-t-il poursuivi.
Justice
Le Premier ministre Isaac Zida, ex-numéro deux du RSP, qui avait lui-même été pris en otage par les putschistes, a assuré que « le gouvernement a déjà commencé à travailler afin que la justice soit rendue » au victimes « dans toute sa rigueur ».
Le général Gilbert Diendéré, leader du putsch, et l’ancien ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé ont été inculpés mardi « d’attentat à la sûreté de l’Etat » et de « haute trahison », alors qu’une vingtaine de personnes sont sous les verrous ou en garde à vue.