La sécurité était renforcée dimanche dans la capitale malienne après la fusillade qui a tué cinq personnes, dans la nuit de vendredi à samedi, en plein cœur de Bamako. Dont un Français, Fabien Guyomard, 30 ans, installé au Mali depuis 2007.
“ Pour venger notre prophète ”
Comme les premiers éléments le laissaient supposer, l’attentat était bien l’œuvre de djihadistes. Samedi soir, le groupe Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar a revendiqué l’attaque meurtrière, dans un enregistrement audio diffusé par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar. Précisant avoir agi « pour venger notre prophète de l’Occident mécréant, qui l’a insulté et moqué », référence implicite à Charlie Hebdo. Les hommes de Mokhtar Belmokhtar, l’un des terroristes les plus recherchés d’Afrique, ont voulu aussi faire payer à la France la mort de l’un de ses chefs, Ahmed el-Tilemsi, tué par l’armée française en décembre dans le nord du pays.
Le président François Hollande a condamné « le lâche attentat » de Bamako. Il a indiqué avoir convenu avec son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta, de « mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali », sans plus de précisions.
De son côté, le Premier ministre Modibo Keïta a appelé à « ne pas se laisser distraire » à un moment crucial des négociations avec la rébellion à dominante touareg, sous forte pression internationale, y compris de l’Onu, pour parapher d’ici fin mars un accord de paix, comme l’a déjà fait le gouvernement le 1er mars à Alger.
La pression djihadiste, pourtant ne faiblit pas. Dès dimanche, un nouvel attentat, qui attendait d’être revendiqué, a tué deux enfants et un Casque bleu tchadien suite à des tirs de roquettes à Kidal, dans le nord-est du pays.
Paris a condamné cette attaque, assurant que « la France soutient pleinement la Minusma dans sa mission de stabilisation au Mali ».
source : lanouvellerepublique.fr