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Lapidation d’un couple à Aguelhok : L’heure est au retour des vieux démons

Un couple auquel des Islamistes reprochent de vivre en concubinage ; donc, en flagrant délit de violation de la ‘’Loi islamique’’, a été tué par lapidation, le mardi dernier, dans la localité de Taghlit, entre Aguelhok et Tessalit, dans la Région de Kidal.

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La nouvelle, qui a eu des effets sismiques de par ses secousses ressenties à travers toute la Zone, suscite des profondes inquiétudes et interrogations chez les populations du Nord de notre pays principalement. Est-ce là le retour des vieux démons de la Charia de 2012 lorsque les Régions du Nord du Mali étaient sous occupation djihadiste ? Ou s’agit-il d’un cas isolé à prendre à la légère ?

Ni l’un ni l’autre ne sauraient, pour l’heure, être affirmé. La seule certitude est que pour des populations qui peinent à se démarquer du choc causé par la barbarie subie en 2012 des mains des djihadistes, il est préférable de ne plus jamais entendre parler de ces ignominies, encore moins d’en être témoins. Mais le sort en a décidé autrement puisque l’ignoble s’est encore produit en ce mardi 16 mai 2017. Ce jour là (avant-hier mardi), des Islamistes ont creusé deux trous dans lesquels ils ont jeté un homme et une femme arrêtés tous les deux parce qu’ils  vivaient maritalement sans être mariés. Ils ont ensuite été lapidés jusqu’à mort. Un triste sort qui donne la chair de poule aussi bien aux témoins que partout dans le monde où il est raconté. Car, l’on se croyait épargné de cette forme de gouvernement traditionnel religieux depuis l’intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 par les troupes de « l’ex papa Hollande » et qui ont chassé les djihadistes en grande partie de notre pays. La lapidation de ce mardi fait ressurgir les mauvais souvenirs de la période noire djihadiste.

 

Fin juillet 2012, alors que les Islamistes contrôlaient encore le Nord du Mali, des membres du groupe Ansar Dine avaient lapidé publiquement, toujours à Aguelhok, un homme et une femme auxquels ils reprochaient d’avoir eux aussi eu des enfants sans être mariés.
 En septembre 2012, cinq autres hommes accusés de vol ont été amputés, chacun d’une main et d’un pied, par un autre groupe de djihadistes, le MUJAO, à Gao. D’autres couples jugés « illégitimes », des hommes accusés d’avoir bu de l’alcool, de fumer, ou encore d’être des voleurs ou des violeurs ont aussi été fouettés en public par les terroristes dans plusieurs villes, notamment à Tombouctou où ils ont aussi détruit des tombeaux des Saints musulmans vénérés par la population.

Et, depuis, cinq bonnes années ont passé, une période pendant laquelle les esprits se sont consacrés à la recherche des voies et moyens devant leur permettre de sortir de la hantise des démons de la violence barbare. Chemin faisant, ce spectre refait surface pour semer le doute et la psychose. A quel saint se vouer, si cela devrait constituer un nouveau début ? Se demande-t-on quand on sait que la présence des forces Barkhane et de la MINUSMA dans la Région n’a pas pu empêcher un tel scénario de se produire. L’armée malienne étant elle aux abonnés absents de ces lieux, Dieu seul sait de qui viendra le salut définitif de ces Maliens aux abois dans les sables mouvants du Sahara.

Katito WADADA

Source: LE COMBAT

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