Le gouvernement de la transition lors de son traditionnel conseil des ministres du mercredi 13 septembre 2023 a décidé de surseoir à l’organisation des festivités commémorant le 63ième anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale afin de diriger les ressources financières prévues pour la circonstance vers les victimes des différentes attaques terroristes dont les populations ont été victimes.
Si cette décision a été bien accueillie par une frange importante du peuple, qui la considère comme sage, elle ne manque pas non plus de susciter beaucoup d’interrogations comme celle de l’état désastreux des finances du pays qui ne permet pas de financer une telle activité alors qu’il y a d’autres priorités. Les autorités ont-elles annulé pour venir en aide aux victimes des différentes attaques terroristes ? Ne craignent- elles pas le détournement de ces fonds par des cadres sans scrupules ? Ou bien tout simplement parce que le trésor est creux.
Annoncées pour être célébrées avec faste et convivialité, les festivités du 63ième anniversaire de l’indépendance du Mali ont finalement été annulées par le Président de la transition au motif que le Mali a besoin de l’argent prévu pour cela afin de venir en aide aux multiples victimes des attentats lâches perpétrés par les hors la loi contre des civils ainsi que des militaires. Le Président de la transition le colonel Assimi Goïta en prenant cette décision a non seulement fait preuve de solidarité des plus hautes autorités avec les victimes civiles et militaires, mais aussi et surtout a respecté la mémoire des nombreuses victimes, car festoyer quand certains sont encore en deuil est le signe de l’indifférence voire du mépris à l’endroit de ceux qui ont été victimes de ces attaques barbares. Voici en substance ce que dit le communiqué qui annule les festivités du 22 septembre : Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, au nom des Autorités de la Transition et à son nom propre, salue la mémoire des martyrs de cette barbarie, présente ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et souhaite prompt rétablissement aux blessés… Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, a décidé de surseoir aux activités festives du 22 septembre 2023, marquant la commémoration de l’indépendance de notre pays, qui sera célébrée dans la sobriété et dans l’esprit du sursaut national. A cet égard, il a instruit le Gouvernement d’orienter les ressources financières prévues pour lesdites activités à l’assistance aux victimes des actes terroristes et au soutien des populations endeuillées.
Les autorités craignent- elles le détournement de ces fonds par des cadres sans scrupules ? Ou bien tout simplement parce que le trésor est creux ?
Voici une autre question qui taraude les esprits. L’argent étant le nerf de la guerre est sans nul doute celui qui manque le plus au Mali, à cause de l’asphyxie financière que les institutions sous régionales ont imposé sur le pays. Alors face à l’énormité des charges de l’Etat, la complexité de la situation sécuritaire, la précarité des victimes et la rareté des ressources financières, le Président Assimi Goïta aurait choisi la gestion rigoureuse des maigres fonds pour faire face à l’urgence. Il ne veut plus que quelques cadres sans scrupules détournent ces fonds, mais au-delà du détournement, que les autorités le reconnaissent ou pas le Mali est sous asphyxie financière, ce qui sous-entend que les ressources tombent à compte-goutte et ne suffisent pas pour organiser des festivités sans une portée positive réelle sur les populations. Donc l’annulation des festivités, loin d’être une décision sage, procède d’une analyse de la situation catastrophique des finances du pays. Elle pourrait également être la résultante d’une enquête de moralité, voir des soupçons de détournements des organisateurs qui se préoccuperaient beaucoup plus du gain qu’ils pourraient tirer de l’organisation plutôt que de la réussite de l’évènement. Connaissant les cadres peu scrupules, le Président de la transition a décidé de surseoir à l’organisation pour éviter une dilapidation des maigres et très rares ressources financières.
En définitive, il est nécessaire, voir urgent pour le Mali de sortir de cet imbroglio politico-sécuritaro—économico-financier afin que le pays puisse retrouver un second souffle. Il est grand temps de mettre fin à la transition pour que le Mali puisse non seulement sortir de son isolement diplomatique, retrouver sa normalité d’antan, mais aussi et surtout réintégrer le concert de toutes les nations.
Youssouf Sissoko
L’Alternance