Les 15, 16 et 17 mai 2017, le Secrétaire général adjoint des Nations unies, M. Jean-Pierre Lacroix, récemment porté à la tête du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, a effectué sa première visite de travail au Mali.
Une occasion pour lui d’évaluer le niveau de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation mais aussi de s’enquérir des conditions de travail et de l’action de la MINUSMA, un peu plus d’un mois avant le renouvellement de son mandat.
Arrivé le 15 mai en fin de matinée, le séjour malien de M. Lacroix et de sa délégation s’est effectué à un rythme soutenu. Bamako et Tombouctou en ont été les principaux lieux. Le Président de la République, le Premier Ministres et certains membres de son gouvernement, les leaders de l’opposition malienne, les partenaires de la MINUSMA et de l’Etat malien, les parties signataires de l’Accord mais également le personnel des Nations unies sur place ou encore la presse, le Chef des Missions de maintien de la paix a pu s’entretenir avec tous les acteurs du processus de paix en cours au Mali
Des progrès accomplis pour un processus qui demeure tout de même trop lent
Accompagné du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, M. Mahamat S. Annadif dans tous ses déplacements sur place, M. Lacroix a pu s’entretenir avec les plus hautes autorités du Mali. Ainsi, M. Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, le Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, M. Mahamadou Diagouraga, le Premier Ministre, M. Abdoulaye I. Maiga et le Président de la République, SEM Ibrahim B. Keita, ont, tour à tour, reçu le Chef du département des opérations de maintien de la paix des Nations unies.
- Lacroix a remercié les responsables maliens de leur coopération constructive et soutenue avec la MINUSMA, dans l’accomplissement de son mandat.
Reçu en audience à Koulouba (Présidence du Mali), le Secrétaire général adjoint a remis au Président du Mali, une lettre du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, encourageant les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’accord de paix et exprimant son soutien à l’initiative régionale du G5 (Groupe des cinq pour le Sahel). Formé en 2014, ce groupe de pays compte le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Il a pour but de mutualiser les forces et les compétences des pays, afin de lutter plus efficacement contre le terrorisme et l’insécurité dans cette vaste région qu’est le Sahel.
Malgré les avancées saluées par ces vifs encouragements à l’endroit du gouvernement, « le processus de paix au Mali demeure trop lent, » selon les mots de M. Lacroix, lors de la conférence de presse qu’il a tenu quelques heures avant de quitter Bamako. Tout au long de sa visite, il n’a eu de cesse de le souligner auprès de tous ses interlocuteurs, acteurs majeurs du processus, au premier desquels les autres parties signataires de l’Accord : la CMA et la Plateforme. À la médiation internationale et leurs partenaires internationaux mais aussi à la Direction de la MINUSMA, le Secrétaire général adjoint de l’ONU a aussi rappelé l’urgence de parvenir à des résultats tangibles.
Mieux appréhender la réalité du terrain
En marge des réunions de haut niveau, la délégation conduite par Jean-Pierre Lacroix et Mahamat S. Annadif a également échangé avec les différentes composantes du personnel de la MINUSMA. À Tombouctou où ils ont passé la matinée du 16 mai, ils ont rendu hommage au Casque bleu libérien tombé à la suite de l’attaque du Super Camp de la MINUSMA survenue le 3 mai dernier. Ils ont également rendu visite aux blessés et aux autres soldats de ce contingent dans les rangs desquels l’attentat a fait neuf blessés. Dans la cité des 333 saints, Messieurs Lacroix et Annadif ont également eu à s’entretenir avec les commandants des bataillons présents sur place, ainsi qu’avec les autres membres du personnel en uniforme et les civils qui travaillent pour la MINUSMA à Tombouctou.
Le même jour, dès son retour à Bamako, M. Lacroix entouré de M. Annadif et de ses deux adjoints, Mme Gasarabwé et M. Davidse, a tenu une réunion générale à la base opérationnelle de la Mission à Bamako. Objectif : discuter avec le personnel, les écouter et répondre à leurs questions.
Un exercice nécessaire selon lui, pour mieux appréhender les réalités auxquelles ces femmes et ces hommes font face au quotidien, au service de la paix.
Avant de quitter le Mali, M. Lacroix a fait un bilan de son séjour et a répondu aux questions des journalistes. C’était lors d’une conférence de presse, tenue à Bamako. Toujours accompagné de M. Annadif, le numéro un du département du maintien de la paix a, là aussi, martelé la nécessité d’aller rapidement à la paix. Il a aussi annoncé le déploiement prochain d’une force d’intervention. C’est le Sénégal qui devrait déployer des hommes pour constituer cette force d’intervention rapide et faire “face à la situation d’insécurité”, dans le centre du pays, où les attaques et les violences communautaires se multiplient, a précisé Lacroix, conscient des “manques de capacités” sur le terrain. Un plaidoyer qu’il entend porter à New York, une fois devant le Conseil de Sécurité des Nations unies et à quelques semaines du renouvellement du mandat de la MINUSMA au Mali.
Minusma