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La vraie alternance en marche pour 2018 : Une forte coalition en gestation composée de chefs de partis politiques, leaders d’opinion et activistes

Samedi 14 avril 2018, la grande salle de conférence de la Maison de la presse de Bamako a été témoin d’un grand cadre d’échange entre des partis politiques, des activistes et des leaders d’opinion. Il a été question d’alternance politique.

Plusieurs hommes politiques parmi lesquels le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, Tiébilé Dramé, Moussa Sinko Coulibaly, Nouhoum Saar ; des activistes et leaders d’opinion tels que  Ras Bath, Oumar Abdou Touré, Mamédi Dramé,  Ben,  Amara Bathily, Djimé Kanté, Moussa Coulibaly, Ibrahim Kébé, Etienne Fakaba Sissoko etc.  se sont réunis le samedi dernier dans la grande salle de conférence de la Maison de la presse de Bamako. Le cadre a offert une occasion inestimable pour chaque participant de faire ressortir ce qu’il place derrière le mot alternance et comment y parvenir.

De 15 h 30 jusqu’à 18 h moins, les échanges ont porté sur cette question d’alternance en 2018. Une question qui surchauffe les esprits, qui préoccupe tous les patriotes, qui ne laisse aucun citoyen indifférent. Tout porte à croire que la survie de toute la nation dépend d’elle.

Après l’entrée en la matière faite par le maitre de cérémonie, Djimé Kanté, Dr Etienne Fakaba Sissoko, un des membres du présidium, a expliqué brièvement les raisons d’une telle rencontre. Selon Dr Etienne, ce n’est pas l’heure de désigner un candidat  mais avoir l’avis de tout un chacun sur le concept alternance et voir comment, ensemble sauver le Mali.

Des hommes politiques aux activistes en passant par les leaders d’opinion, l’alternance est expliquée comme étant la conjugaison de tous les efforts afin de mettre un terme au régime IBK. Selon les uns, ce qui est visé derrière cette problématique d’alternance n’est pas IBK mais son système. Telle est la position d’Oumar Abdou Touré. Aux dires de ce dernier, l’alternance constitue pour le Mali une obligation. Ce pays a bénéficié de dirigeants qui ne se préoccupent guère des citoyens voire de l’existence de la nation. La corruption est devenue une monnaie courante dans tous les secteurs clés de la République. Alors, il faut s’unir pour renverser la tendance à travers l’alternance. C’est dans cette mesure qu’il explique : « Le changement est une exigence de Dieu sur le Mali. Quelques individus seulement prennent le Mali en otage. Nous ne sommes pas contre IBK, mais contre son système. » Quant à Ben, il est plutôt pour un renouvellement radical de la classe dirigeante : « Le système doit être radicalement balayé. »

De son côté, Amara Sidibé explique l’alternance comme la coalition de tous les partis en un seul dans un seul et unique objectif, mettre fin au régime en place et donner une chance au Mali d’aller en avant. Amadou Bédi Daou ira plus loin dans cette question d’alternance en se montrant confiant dans le bien-fondé de cette initiative. Cela peut se voir à travers ces propos qu’il a énoncés à l’occasion de cette journée d’échange : « L’alternance est l’oxygène de la démocratie. »

Ce cadre d’échange a été une occasion pour certains leaders d’opinion de s’exprimer sans filtre en s’adressant directement aux hommes politiques présents dans la salle. Tout ce qui se dit sur eux aux « grins » doit leur parvenir à cette occasion. C’est le sens dans lequel Djimé Kanté s’est orienté. Selon ce dernier, l’alternance dont il s’agit ne concerne pas uniquement IBK, mais tous les anciens partis, tous les systèmes existants.  Pour parvenir à cela, les activistes doivent devenir indépendants en cessant d’être des profiteurs.

C’est le même sens dans lequel Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath va aborder. Aux dires de ce dernier, l’alternance ne doit pas se placer uniquement dans le sens d’un changement d’homme. Elle vise surtout le contenu des programmes politiques à revoir. Le contrat entre les gouvernants et les gouvernés ne doit en aucun cas être violé. À ce titre, il revient aux activistes de se soucier d’abord du peuple, songer aux voies et moyens pour sauver le peuple.

Le guide malien n’a pas daigné à inviter ses camarades ainsi que les hommes politiques à réfléchir sur les élections prochaines. Il a fait constater que des citoyens sont en train déjà d’être privés de leur droit de vote à cause de cette affaire de carte NINA. Nombreux sont les jeunes en âge de voter qui n’ont pas pu être enrôlés à posteriori être en mesure de voter. Des solutions doivent être rapidement trouvées à ce problème afin d’aboutir à des élections crédibles, transparentes et paisibles.

Cette alternance, aux dires de certains leaders d’opinion, n’est possible sans l’union de tous les partis contre le seul parti majoritaire afin d’assurer l’atteinte des objectifs fixés, à savoir sauver le Mali du Chaos.  Comme dit Ibrahim Kebé, « Il faut conjuguer les efforts pour sauver le Mali. » C’est ce qu’a exprimé Moussa Sinko Coulibaly à travers ses propos : « La solution est entre nos mains. » Les Maliens doivent accepter de se rassembler.  Cette question d’alternance constitue pour lui un combat de tous les jours bien vrai qu’elle y est des étapes primaires.

Selon Nouhoum Saar, « En termes de crédibilité, de sérieux, IBK est le dernier de la classe politique malienne. »

De son côté, Tiébilé Dramé fait constater l’échec du parti au pouvoir. Un parti qui a échoué sur tous les plans, qui a rompu la confiance que les Maliens, que le monde entier lui avait accordé. « Le bilan du régime d’IBK est une immense déception », a-t-il laissé entendre.

L’alternance est une condition sine qua non pour éviter à cette nation historique de s’écrouler totalement. L’Arche du PARENA n’a pas oublié à mentionner toutes les instabilités auxquelles le pays fait face suite à la mauvaise gouvernance du régime en place. « Le centre est en feu, les communautés s’en prennent les unes aux autres », explique Tiébilé Dramé.  Cela relève d’une politique d’indifférence qui a laissé la situation se pourrir. En conséquence, « Dans 105 jours, nous aurons une élection cruciale, une occasion unique va s’offrir aux Maliens pour changer les choses », poursuit-il. Selon toujours M. Dramé, l’alternance dont il est question est l’alternance structurelle,  systémique afin d’instituer une gouvernance vertueuse hostile à toutes les formes de corruption, d’impunité et envisager ce qui a lieu de faire pour « éteindre le feu » dans le pays.

Le chef de file de l’opposition et président de l’URD, Soumaïla Cissé, a saisi l’occasion pour lancer un appel aux Maliens. À ce titre, il demande aux citoyens maliens d’avoir confiance aux partis d’opposition dans leur engagement pour le Mali. Cette confiance doit s’affermir en ayant un espoir inébranlable à l’avenir, un avenir meilleur. Alors, à ses dires « Il faut que le 29 juillet soit une sorte d’apothéose. »

Soumaïla Cissé, avant de terminer, a tenu à rappeler tous les sacrifices que l’opposition fait pour le Mali. «  Nous avons risqué notre vie pour le Mali et nous en risquerons encore », a-t-il martelé. Il n’a pas oublié d’ajouter  dans le cadre de l’alternance la place des jeunes et des femmes. Ceux-ci doivent être des acteurs clés au sein de toutes les institutions. Ils doivent faire valoir leurs points de vue sur les affaires de la nation.

Sans cette alternance, pensent certains leaders d’opinion, le Mali correspondrait à ce théâtre malien dénommé « Niamanto ». Les riches resteront permanemment riches et les pauvres éternellement pauvres.

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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