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La défiance généralisée à l’ordre kaki !

Depuis quelques jours, les braqueurs de tout acabit ne s’encombrent plus de se couvrir de l’obscurité de la nuit ; mais ils opérèrent en plein jour, aux heures de pointe et à des endroits très fréquentés. Comme une nouvelle défiance, en plus de celle des politiques et des organisations structurées de la société civile, à l’ordre kaki qui régente le pays depuis un certain 18 août 2020.

L’équation du Conseil National de Transition (CNT) couve toujours et le magma n’est pas près d’arrêter son ébullition, sauf passage en force comme cela a été le cas lors de la désignation du Président et du Vice-Président de la Transition. 11 représentants sur les 121 membres devant constituer le futur CNT ; 48 heures pour constituer les dossiers de candidature et les déposer ont conduit à un boycott massif et souvent concerté de la participation des partis politiques à cet important organe de la Transition.
À ce défi bravache s’ajoute une insécurité qui est loin d’être un phénomène ‘’résiduel’’ puisque ce sont des gangs armés qui prennent d’assaut leurs cibles.
Les témoins rapportent que ce lundi, sur l’avenue de l’OUA, non loin de l’autogare de AFRICA TOURS, deux galapiats armés qui enfourchaient une moto, ont flingué un entrepreneur répondant au nom de Mohamed TRAORE dit Bafla, conduisant un véhicule 4X4. Blessée par balles, la victime a été évacuée d’urgence dans un hôpital de la place. L’on a appris plus tard qu’elle a rendu l’âme.
Dans la même plage horaire, c’est sur une autre victime sur laquelle des chenapans ont tiré dans les parages de la Compagnie DIARRA TRANSPORT, un endroit également très fréquenté.

La troisième agression dans la même journée du lundi s’est passée dans la rue jouxtant l’Hôtel Radisson à l’ACI 2000 Hamdallaye. Les agresseurs, selon les sources, ont tenté de s’approprier d’une somme d’argent. Au cours de leur opération, un passant a reçu une balle perdue. Il a été évacué vers une unité sanitaire.
Toutes les attaques ont été perpétrées entre 10 et 12 heures, donc à des heures où la circulation grouille de monde. Pourtant, les auteurs réussissent toujours à se fondre dans la nature sans être outre mesure inquiétés par qui que ce soit.
Il est vrai, à l’approche des fêtes de fin d’année, les maraudeurs de petit calibre sortent de leur tanière pour piquer chez les honnêtes citoyens de quoi préparer leur bamboche. La vigilance suffisait à enrayer les velléités de ces arsouilles.
Mais, là il s’agit de gangstérisme qui fait tournebouler les populations, paradoxalement au moment où un ordre kaki est établi, et que, à en croire certains décomptes, il y a au moins 20 Commissariats de Police à Bamako et environs ; le Peloton d’intervention de la Gendarmerie nationale (PIGN) qui a une capacité de projection fulgurante, selon les commentaires flatteurs d’une autorité, lors d’une journée porte ouverte à la presse ; la Brigade anticriminalité (BAC) ; les forces spéciales de la Garde et de la Police…
La situation sécuritaire actuelle exige une riposte à la hauteur de la menace. Le pouvoir kaki se mettra-t-il à cette hauteur à laquelle la hisse sa première mission édictée par la Charte de la Transition ? Le déploiement d’agents de sécurité dans certains ronds-points pourrait relever davantage du spectacle à peine dissuasif que de l’efficience.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : INFO-MATIN

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