Les hommes du MNLA sont loin d’avoir desserré leur emprise sur les paisibles habitants de la ville de Kidal. Le gardien et planton du bureau régional de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP), Sidi Mohamed Ag Rhissa, vient d’en faire les frais. Il a été interpellé dimanche après-midi par des hommes armée du MNLA qui l’ont menacé et torturé avant de le relâcher 48 heures plus tard.
Mohamed Ag Rhissa a retrouvé la liberté grâce à l’intervention d’un boutiquier. Ses tortionnaires l’accusent de continuer à se considérer comme l’employé d’un service de l’État malien. Ils prétendent que tous les habitants de Kidal se considérant comme des Maliens ont quitté la ville et que ceux qui veulent du Mali mais restent sur place seront désormais traités comme des ennemis.
En réalité, le seul tort du jeune homme est d’avoir refusé de prendre les armes au profit du MNLA pour combattre la patrie. On lui reproche également de nous avoir accordé dimanche dernier, un entretien à l’occasion de la visite de la Commission mixte de sécurité à Kidal. Un entretien dans lequel il évoquait les difficiles conditions de vie des quelques habitants de la ville restés sur place.
Il faut sans doute rappeler qu’il y a quelques semaines, des populations noires et arabes ont été forcées de quitter la ville de Kidal. Certains après avoir été arrêtées et jetées en prison. Il semble que maintenant, c’est le tour des Tamasheqs qui n’épousent la cause du MNLA, d’être persécutés.
Sidi Mohamed Rhissa est, en effet, Tamasheq. Il est originaire du cercle d’Abeïbara. C’est à travers le bureau régional de l’ANPE (Agence nationale pour la promotion de l’emploi) qu’il a obtenu un contrat à durée indéterminée avec l’AMAP en 2011. Contacté par téléphone par nos soins, Mohamed Ali, l’ancien chef de protocole du gouvernorat de Kidal que le MNLA avait prétendu avoir nommé comme gouverneur de la Région de Kidal, a assuré qu’il n’était « pas au courant » de l’arrestation de Sidi Mohamed Ag Rhissa et qu’il souhaitait qu’on le relâche rapidement.
A. DIARRA