La journée du détenu a été célébrée le 14 décembre 2017 à Kidal. Dans cette ville du nord du Mali, où l’Etat est absent depuis 2014, les conditions de vie des personnes en détention restent précaires. Une situation due notamment à l’absence de structure judiciaires et pénitentiaires et d’un manque criard de moyens de ceux qui sont chargés d’administrer la justice, ainsi que des établissements pénitentiaires.
La cérémonie, couplée à une session de sensibilisation, s’est déroulée à la maison de la société civile, sous le thème « Les droits du détenu, le travail pénitentiaire pour une amélioration des conditions de détention ». Il s’agissait de promouvoir les droits du détenu, notamment le droit au travail pour une prison plus humanisée.
L’activité a été organisée par la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires (SAJP) de la MINUSMA, en partenariat avec la Coordination de la Société civile de Kidal et avec l’appui financier du contingent Néerlandais de la Mission onusienne au Mali.
Le Chef de Bureau M. Hunter Fraser, qui était entouré des principales composantes de la MINUSMA, a rappelé à cette occasion le sens de la journée qui, a-t-il estimé, s’inscrit dans la thématique de la justice et de l’Etat de droit. Un enjeu majeur du processus de paix, tel que stipulé dans l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger et dont l’application constitue le cœur du mandat de la MINUSMA.
Trois exposés ont été faits par la SAJP et la Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP). Ils ont permis de sensibiliser les participants d’une part, sur le respect des droits du détenu, notamment leur droit à l’obtention d’un travail décent qui peut contribuer à l’amélioration de leurs conditions de détention. D’autre part, les cadis (juges traditionnels) et les membres de la société civile ont été instruits sur leur droit de regard vis-à-vis des conditions de vie des personnes sous le lien de la prévention. Les autorités du Comité de Sécurité Mixte de l’Azawad à Kidal (CSMAK) pour leur part, ont été sensibilisées sur l’humanisation des lieux de détention à travers le respect des droits fondamentaux du détenu.
Le représentant des cadis, Sidi Mohamed Ag Tonsi, s’est réjoui de cette initiative et a affirmé que, « la plupart des droits reconnus au détenu sont en phase avec certaines des coutumes et traditions locales et avec même certaines dispositions du Coran. » Ag Tonsi a, par ailleurs, sollicité le soutien de la MINUSMA pour l’encadrement technique, la formation et la documentation des cadis sur la thématique de la justice et de l’Etat de droit, y compris la sensibilisation sur les textes y afférents. Car selon lui, des juges bien formés et mieux équipés offriront de meilleurs services aux justiciables.
A l’issue de cette activité, des dons en produits hygiéniques, des seaux, des couvertures, des savons, des nattes, des serpillières et des brosses ont été remis aux autorités de la CSMAK pour les détenus et des tee-shirts à l’effigie de la semaine du détenu ont été distribués aux participants.
La manifestation a regroupé une quarantaine de participants dont six femmes, les cadis, les acteurs de la société civile, les acteurs du milieu carcéral à Kidal, notamment la CSMAK, les associations de femmes et des jeunes, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge malienne.
La rédaction