De jeunes manifestants ont bravé le couvre-feu à Kayes en saccageant samedi des feux tricolores, des postes de police de la Compagnie de la circulation routière (CCR) installés en plusieurs endroits de la ville, avant de brûler des pneus sur plusieurs artères de la cité, a appris l’AMAP de source locale.
De jeunes manifestants sont sortis de façon spontanée pour brûler des pneus sur les principales artères de la ville, saccageant des feux tricolores, des postes de police (CCR) installés au niveau des principaux carrefours de la ville.
La manifestation qui a débuté au centre-ville à 21 heures a atteint l’autre partie de la rive (Kayes N’Di) à 22 heures, selon notre source qui ignore la motivation des jeunes, précisant néanmoins que les autorités soutiennent l’idée d’un mouvement planifié.
Un communiqué du gouvernorat note que tout parti « d’un post circulant sur les réseaux sociaux, faisant état de révolte de la jeunesse kayesienne contre toute application du couvre-feu dans la nuit du 01 au 02 mai 2020 ».
« La pugnacité avec laquelle son auteur ou ses auteurs publient sur les réseaux, suggèrent que nous sommes en face d’un projet malveillant et qui vise à saboter les mesures barrières édictées par les plus hautes autorités du pays dans la lutte contre le COVID-19 », indique-t-on dans ce communiqué posté samedi sur le site du gouvernorat de Kayes.
Il ressort de ce document, que le 01 mai 2020 aux environs de 23 heures, en violation des règles du couvre-feu, une automobiliste qui conduisait sans Permis de Conduire a été interpellé par l’équipe de patrouille de la Gendarmerie au niveau du rond-point Harlem.
« Non contents, certains jeunes du voisinage se sont mis à huer les gendarmes. Ils ont allumé un feu sur la voie publique qui a été éteint par l’une des équipes de patrouille du 1 er arrondissement », poursuit le communiqué.
Le gouverneur de région a précisé, au cours d’une rencontre avec la société civile, des responsables politiques et de la hiérarchie militaire que les incidents de samedi avaient été décrits par les réseaux sociaux avant leur déclenchement.
« Kayes est en train de se mêler d’une autre bataille qui n’est pas la sienne (allusion aux mouvements qui avaient secoué certaines régions). Seule une raison politique peut amener un homme à s’engager dans ce sens. Nous avons proposé la mise en place d’une commission, regroupant les notabilités, la société civile, la presse qui va faire des propositions par rapport aux besoins des couches touchées par le couvre-feu. Le couvre-feu est une mesure qui concerne tout le pays et on doit le respecter », a déclaré le Chef de l’exécutif régional.
Le gouverneur Sidibé a enfin invité la population Kayesienne à plus de vigilance, au respect strict du couvre-feu qui ne vise que la protection de l’ensemble de la population contre la propagation du coronavirus.
BMS/KM
(AMAP)