Face à l’inertie des autorités à répondre à l’insécurité persistante et multiforme dans la ville et alentours de Tombouctou, des corporations et associations de la société civile de Tombouctou, réunies au sein du Cadre de concertation et d’action pour la sécurité, ont organisé une journée ville morte, le mercredi dernier, pour exprimer leur mécontentement.
Les populations de la ville des 333 saints vivent la peur au ventre dans une insécurité grandissante, avec des assassinats ciblés dont le dernier qui vient d’endeuiller la ville est celui du Lieutenant des Douanes Abdel Kader Touré dit Boxeur.
Les populations de la ville reprochent aux autorités, qui sont censées les protéger, d’être dans l’indifférence la plus totale. Pour les responsables du Cadre de concertation et d’action pour la sécurité, il n’y a eu ni recherche, ni poursuite, ni ouverture d’enquête depuis l’assassinat du douanier. À en croire les populations de la ville, cet état de fait renforce cette impunité, source de frustrations qui couvent des incendies.
À cause de l’insécurité, les commerçants ne peuvent plus amener de marchandises, les transporteurs ont peur d’exercer leur métier au risque d’être délestés de leurs véhicules, les citoyens ne peuvent plus voyager sans risque de perdre leurs biens dans l’humiliation ou même leur vie dans l’impunité. Et, à ce rythme, c’est l’asphyxie dans tous les sens. Les populations de la ville des 333 saints subissent de façon quotidienne devant les autorités administratives et militaires, les braquages, enlèvements de véhicules, de motos, les vols à main armée, les mauvais traitements, l’humiliation, les assassinats ciblés.
Pour les membres du Cadre de concertation et d’action pour la sécurité, regroupant toutes les corporations et associations de la société civile de Tombouctou, l’engagement du gouverneur à travers la lettre N° 002/GRT CAB dont le strict respect et l’application auraient pu prévenir bien des drames.
La journée ville morte, respectée dans l’ensemble, est une manière pour les habitants de la ville d’interpeller les plus hautes autorités au sujet de leur devoir régalien.
Wassolo
Le Débat