Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a inauguré le jeudi 28 novembre dernier, au Parc des Expositions de Bamako, la 8ème édition de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA). Placée sous le thème de “La problématique et les perspectives des Zones Industrielles”, cette initiative a pour objectif de promouvoir le “Made In Mali” auprès des Maliens et d’autres partenaires.
La cérémonie d’ouverture de cette 8ème édition était présidée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, en présence de Dr Boubou Cissé, Premier ministre, Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Industrie et du Commerce, Cyril Achcar, président de l’Organisation patronale des industriels du Mali (Opi-Mali), Youssouf Bathily, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim), Amadou Ouattara, maire de la Commune V du district de Bamako, ainsi que de plusieurs membres du gouvernement.
Organisée par l’Organisation patronale des industriels (Opi-Mali) en partenariat avec le Ministère de l’Industrie et du Commerce depuis 2011, la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA) en est à sa 8ème édition. Cette année, l’événement est placée sous le signe du “Made In Mali” afin de promouvoir le consommer malien.
Le président Ibrahim Boubacar Kéita, après la visite des différents stands, a félicité la Commission d’organisation présidée par Mme Touré Aminatou Abdou Saley et s’est réjoui de la qualité des produits exposés par les industriels maliens. “Je suis très heureux de voir apparaitre au Mali de nouvelles industries, notamment les industries de transformation des déchets plastiques. Je souhaite aux jeunes industriels d’atteindre les objectifs de partager le potentiel du Mali en matière de développement industriel, de renforcer aussi l’attractivité du Mali en matière d’investissements directs étrangers et d’élargir la base manufacturière du pays en créant des bassins d’emplois décents et durables pour la jeunesse”, a-t-il indiqué, avant d’exhorter les industriels maliens à plus de qualification pour une grande compétitive à l’échelle internationale.
Partenariat entre la Ccim et
l’Azi-sa afin de trouver de meilleures conditions d’accès aux parcelles aménagées des zones industrielles
Avant l’intervention du président de la République, le président de la Chambre de commerce et l’industrie du Mali a souligné que la tenue chaque année de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique témoigne à suffisance du rôle essentiel que doit et peut jouer le secteur industriel dans la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes.
“Il contribuera également à atténuer considérablement des fléaux comme l’exode rural et toutes les formes d’extrémisme violant. Ce secteur a été suffisamment diagnostiqué et ses difficultés ont été à plusieurs reprises démontrées.
L’objectif visé était de pallier ces contraintes pour rendre le secteur industriel hautement plus compétitif au Mali, dans la sous-région, voire au-delà”, a-t-il expliqué.
Il a ensuite rappelé que l’industrie malienne est l’une des plus faibles des pays de l’Uemoa. “Cette faiblesse est liée, entre autres, à l’accès au financement, au coût élevé des emprunts dont la durée n’est pas adaptée aux projets d’investissement qui nécessitent des délais plus longs ; à la non disponibilité des zones industrielles aménagées ; au coût d’acquisition des espaces très élevés des zones industrielles qui ne favorise pas l’investissement ; au coût élevé des facteurs de production (électricité, eau, matériels et équipements etc.) ; à l’insuffisance notoire de main d’œuvre qualifiée ; à la concurrence déloyale dont font face les unités industrielles et à l’insuffisance de la loi du Partenariat Public-Privé qui n’attire pas suffisamment les investisseurs”, dit-il.
Il a également indiqué que pour surmonter ces contraintes et soutenir les actions du Gouvernement, la Chambre de commerce et l’industrie du Mali envisage un partenariat avec l’Agence des zones industrielles (AZI-sa) afin de trouver de meilleures conditions d’accès aux parcelles aménagées des zones industrielles. “Pour la mise en œuvre de ces actions, l’accompagnement de l’Etat est absolument nécessaire et indispensable. Depuis le 07 juillet 2019 à Niamey, l’accord sur la Zone de Libre Echange Continentale (Zlecaf) de l’Union africaine est rentré en vigueur. La mise en œuvre de cet accord, pour notre pays, risque de poser d’énormes problèmes si des efforts ne sont pas déployés pour l’industrialisation à hauteur de souhait de l’espace Cedeao”, a-t-il conclu.
Des solutions pour relancer l’industrie malienne
Pour sa part, Cyril Achcar, président de l’Organisation patronale des industriels du Mali (Opi-Mali), a remercié le président de la République pour sa volonté de promouvoir l’industrie nationale dans sa vision du Mali émergent. Il a rappelé ensuite le plan de travail de son organisation dénommé “Livre Blanc de l’industrie”. Ce document qui est un recueil plein de propositions synthétisant la situation industrielle du Mali. “Un produit intérieur brut de la manufacture à 6% contre 11% de la moyenne de pays de l’Uemoa, 15% pour le Sénégal, 19% pour la Côte d’Ivoire. Un nombre d’unités industrielles autour de 800 dont 150 relèvent du secteur formel, pour nos voisins Sénégalais et Ivoiriens c’est à 3000 unités industrielles. Le premier importateur de produits industriels par l’espace l’Uemoa ; une balance commerciale déficitaire de 400 milliards de Fcfa depuis 10 ans ; des produits industriels encore timides face au côté politique industrielle, encore timide face aux potentialités de ce secteur en termes de retombées sur l’emploi, la création de la richesse et la structuration de l’unité industrie. 24 solutions de relance de l’industrie sont proposées par le “Livre Blanc”, nourries par les différentes rencontres et les difficultés rencontrées à l’occasion des 44 années de pratique de la transformation industrielle nationale depuis le 7 juillet 1975 que l’Opi-Mali existe.
Ces 24 solutions sont une réponse intuitive aux maux de l’industrie, à savoir la mauvais application des textes nationaux et communautaires, l’absence d’infrastructures adéquates, la marginalisation de l’industrie dans le fonctionnement de l’administration, le déficit de la culture industrielle, un retard dans la prise de réformes en faveur de ce secteur, un arbitrage budgétaire plus que favorable à l’agriculture avec 15% du budget national et moins 1% pour l’industrie et la transformation”, a-t-rappelé.
Cyril Achcar d’ajouter que ces 24 solutions sont aussi des remèdes pour le dérapage de nos indicateurs macroéconomiques : la difficulté de notre économie à créer de l’emploi, le recul de la pauvreté qui n’est pas encore confirmé et le rétrécissement du marché national.
Quant au ministre de l’Industrie et du commerce, il a reconnu que l’industrie malienne connait certains problèmes, notamment l’obsolescence des infrastructures et les zones industrielles (Sotuba et Dialakorobougou).
“En plus de tous ces problèmes, il y a également le coût élevé de l’énergie qui rend totalement improductive toute action industrielle, la mauvaise qualité de la production et la faible articulation entre l’industrie, la recherche et les autres secteurs de l’économie”, a-t-il indiqué, avant de signaler que le Mali est un pays en guerre et si tel n’était pas le cas, il aurait pu beaucoup faire pour son industrie et dans les autres domaines.
Mahamadou TRAORE
Sponsors officiels de la 8ème édition de la JIA : la Bdm-sa propose des lignes de crédit pour les Pme-Pmi
La Banque de développement du Mali (Bdm-sa), l’un des sponsors officiels de cette 8ème édition de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique, était présente au Parc des Expositions de Bamako à travers un stand très attrayant. Au cours de ces trois jours d’exposition, elle a présenté les différents produits de la Banque aux industriels dont des lignes de crédit pour les Pme-Pmi.
Selon Ouadil Lahlou, directeur général adjoint de la Bdm-sa, ils sont heureux de participer à cette 8ème édition de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique JIA. “Cette journée est une opportunité pour nous de rencontrer les opérateurs économiques et les industriels pour de leur proposer nos accompagnements. Nous sommes également l’un des sponsors de cette 8ème édition, donc à ce titre nous avons effectué le déplacement au Parc des expositions de Bamako à travers notre stand afin de renforcer ce lien de partenariat.
Aujourd’hui, la Bdm-sa est une banque universelle avec de produits pour les clients. Actuellement, nous avons des comptes courants pour les entreprises avec une panoplie de produits destinés à la clientèle entreprise qui va leur permettre d’accéder aux moyens de financement. Nous avons également développé des lignes de crédit pour les Pme-Pmi. Cette journée va nous permettre de présenter ces produits aux opérateurs économiques et aux industriels”.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Journal Aujourd’hui mali