Le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle du Gabon reste enervé par sa défaite. Il considère que le scrutin a été frauduleux et a introduit un recours auprès de la Cour constitutionnelle pour une nouvelle vérification.
Jean Ping continue de dénoncer les résultats du scrutin présidentiel qui a conduit à sa défaite. Par le biais de ses avocats, il a dénoncé les fraudes qui ont entouré la réélection d’Ali Bongo à la tête de l’État. Selon Me Jean Remy Batsansa, Ali Bongo aurait triché dans son fief du Haut Ogooué où le taux de participation était de 99.9 % alors que même au niveau national, elle serait de 59 %.
Ainsi, selon l’avocat, l’article 87 de la loi organique de la Cour Constitutionnelle autorise la saisie de cette juridiction si sa décision a été rendue sur la base de faux documents. « Jean Ping a gagné les élections, il n’y a pas de débat la dessus. La question qui se pose aujourd’hui c’est de savoir comment faire pour que la Cour constitutionnelle se comporte en juge. Pas en partisan ou en fan-club d’Ali Bongo » soutient-il.
La Cour constitutionnelle n’a pour sa part pas réagit mais une rencontre est prévue aujourd’hui avec les avocats de l’ancien président de la commission de l’Union africaine pour le début des instructions.
Jean Ping a entamé une tournée qui l’emmènera en Europe et aux États-Unis pour plaider sa cause. Déçu par la France dont il comptait visiblement sur le soutien, Ping n’en démords pas. Surpris par les déclarations du premier ministre français Manuel Valls le mois dernier qui disait que le Gabon avait déjà un président et que le seul souhait qu’il pourrait émettre serait d’entamer un dialogue pour la réconciliation. « Pour lui, c’est évident, tout est réglé, il s’en lave les mains, il n’y a plus rien à voir, circulez » ironise-t-il. Le septuagénaire soupçonne l’État français de vouloir se désolidariser du rapport de l’Union Européenne sur le scrutin qui sort dans quatre jours et qui serait très critique à l’encontre du régime. Soutenant bec et ongle sa victoire, Ping l’assure « le résultat va être inversé. Je vous le dit de gré ou force ».
Rappelons que les violences post-électorales ont fait au moins cinq morts officiellement mais l’opposition elle en dénombre une cinquantaine.
Source: journaldumali