“Héros” pour ses compatriotes, “criminel de guerre” pour ses détracteurs palestiniens, Ariel Sharon sera inhumé lundi en Israël avec tous les honneurs militaires dans sa ferme familiale au sud du pays. Un enterrement sous haute sécurité, compte tenu de la proximité avec Gaza.
C’est dans sa ferme familiale, située dans le sud d’Israël, qu’Ariel Sharon, décédé samedi après 8 ans de coma, sera inhumé, le 13 janvier, avec tous les honneurs militaires. Il a souhaité y être enterré aux côtés de sa seconde épouse Lily. Ses deux fils, Gilad et Omri, ainsi que le chef d’état-major Benny Gantz prononceront les éloges funèbres.
Sécurité renforcée
Compte tenu de la proximité de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, l’armée, les services de sécurité et la police ont dépêché des renforts tout en élevant leur niveau d’alerte de crainte de tirs de roquettes. Des batteries du système antimissile mobile “Iron Dome” (Dôme de Fer) sont déployées dans le secteur.
“Nous avons pris en compte tous les scénarios possibles. L’armée est prête à réagir immédiatement en cas de besoin”, a prévenu le chef de la police dans le sud du pays,Yoram Halevy, à la radio militaire.
Par précaution, le nombre de drones surveillant en permanence la bande de Gaza a été augmenté pour tenter de repérer d’éventuels combattants palestiniens en train de se préparer à tirer vers le sud d’Israël, a ajouté la radio.
Hommage national
Considéré comme un “criminel de guerre” par les Palestiniens, l’ancien Premier ministre demeure un “héros” populaire dans son pays. Un hommage national lui a été rendu dans la matinée à la Knesset (Parlement) à Jérusalem, en présence des sommités de l’État et de délégations étrangères. Outre Joe Biden, le vice-président américain, étaient présents au premier rang l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair, émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, coiffé d’une kippa noire, et le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, actuellement en visite officielle.
La cérémonie a débuté par des prières juives des morts prononcées par un aumônier militaire et un chantre de l’armée. Le président Shimon Peres ainsi que Premier ministre Benjamin Benjamin Netanyahu ont rendu un vibrant hommage au “combattant” Ariel Sharon, salué notamment pour son rôle durant la Guerre du Kippour d’octobre 1973 et sa “guerre contre le terrorisme”
Le décès d’Ariel Sharon, 85 ans, ancien homme fort de la droite nationaliste, a plongé Israël dans une atmosphère de deuil national. Quelque 20 000 Israéliens ont défilé dimanche devant son cercueil exposé devant le Parlement. Beaucoup regrettaient le charisme et la bravoure du 11e chef de gouvernement d’Israël.
Avec AFP