Le Président de la Commission en charge de la Culture, Magma Gabriel, a fait un réquisitoire lors de cette session extraordinaire du CNT de ce jeudi 11 mars 2021, pour une prise en compte de la dimension transcendantale de la culture, pour aller au-delà du folklore au Mali. Dans sa prise de parole, il va révéler que d’après ses recherches, l’Institut National des Arts a été vendu.
Partant de son petit commentaire, la ministre de la culture dira que cette vente « très grave » s’est opérée au « grand dam des amoureux des arts et de la culture », avant de s’interroger sur « la politique de vente des immeubles, des biens de l’État ».
Le manque d’expérience dans la gestion de la chose publique a certainement conduit la ministre à tomber dans des interrogations qui ne concernent pas son département et surtout qui ont incriminé, sans avoir un fond de dossier, le ministère en charge des domaines de l’Etat. Cet écart mis de côté, la vente de l’INA a été pendant longtemps un serpent de mer. Plusieurs opérateurs économiques, arguant de la situation du bâtiment au cœur du marché de Bamako, avaient voulu s’en accaparer. L’Etat n’avait pas cédé jusqu’à cette période de 2019-2020, comme le souligne la ministre actuelle.
Cependant, après la vive émotion de cette information, n’est-il pas temps de questionner les raisons de cette vente. Bien que la Ministre n’ait pas donné plus de détails, il revient que la vente s’est déroulée en deux grandes étapes. D’abord, c’est une transaction qui a pour finalité de permettre à l’INA de disposer de bâtiments flambants neufs près du Conservatoire des Arts et métiers. La location bail actuel permet de financer, donc, cette construction du nouveau local de l’INA.
Ce que ne dit pas notre recherche d’information, c’est bien le montant de la transaction, l’acquéreur et les conditions d’acquisition. De plus, rien ne filtre sur les intentions de l’acquéreur quant à l’aspect historique du bâtiment de l’INA. En effet, l’INA a été créé en 1933, sous le nom de Maison des artisans soudanais. Il fut plus tard rebaptisé en École artisanale de Bamako, avant de devenir l’Institut national des arts de Bamako en 1963.
Les amoureux de la culture, prêts à en découdre, devraient faire de la conservation du joyau architectural, leur cheval de bataille. A écouter la ministre Konaré, il est clair que son département s’est résigné à cette vente et qu’elle aura d’autres chats à fouetter plutôt à s’embarrasser d’un dossier conclu avant elle.
La rédaction
Source: Bamakonews