L’émissaire de l’ONU avait proposé fin juillet une nouvelle approche sur la base de “discussions thématiques” entre Syriens. A la mi-août, son adjoint Ramzi Ezzedine Ramzi avait soumis à Damas un document de 60 pages présenté comme un “recueil d’idées” récoltées auprès d’interlocuteurs de l’opposition, du régime et de la société civile.
– L’EI fustige les migrants –
En réalité, pour le quotidien al-Watan, proche du pouvoir syrien, des divergences persistent entre Damas et Moscou d’une part, l’ONU de l’autre pour résoudre la crise.
Pour les premiers, “il n’y a pas de solution politique sans vaincre le terrorisme”, un terme qui désigne tous les opposants à Assad.
Or, selon le journal, “le plan de l’émissaire onusien est aligné sur les positions de la Coalition de l’opposition syrienne, des Etats-Unis, de la Turquie et de l’Arabie saoudite qui veulent que la solution politique précède la lutte contre le terrorisme”.
M. de Mistura a également obtenu l’accord de l’opposant de l’intérieur Hassan Abdel Azim pour que son groupe participe à ces comités.
“Le terrorisme est un phénomène que nous rejetons tous et le combattre demande avant tout un arrêt du conflit entre le pouvoir et l’opposition”, a déclaré M. Abdel Azim.
La venue de M. de Mistura intervient au moment où se dessine une nouvelle phase dans cette guerre qui a fait 240.000 morts depuis 2011.
Jusque là discrète, la Russie affiche de plus en plus ouvertement sa présence militaire en Syrie aux cotés du régime face à la coalition internationale conduite par les États-Unis pour lutter contre l’EI.
La Russie pousse ses pions alors qu’en Occident, “ceux qui pensent qu’Assad est un moindre mal se font de plus en plus entendre et se déclarent ouvertement en faveur d’un rapprochement avec lui pour combattre l’EI”, note M. Bitar.
Sur le terrain la guerre ne connait pas de répit. A Alep (nord), 53 personnes dont 13 enfants et 2 femmes ont été tuées en 24 heures dans des frappes de l’aviation syrienne, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Le commissaire européen aux Affaires humanitaires Christos Stylianides a vivement condamné ces attaques contre des civils.
En outre, dans le fief de l’EI à Raqa (nord), 18 civils et jihadistes ont péri lors de raids du régime.
L’EI est elle sortie de son silence sur la crise des migrants en diffusant jeudi plusieurs vidéos sur le sujet où elle critique les réfugiés tentant de gagner l’Europe.