La 13ème édition de la Conférence internationale annuelle du karité se tiendra du 6 au 8 avril 2020 à Lomé, au Togo. Pour « Créer l’industrie de demain », thème de la rencontre, l’Alliance globale du karité (AGK) veut une coordination entre les gouvernements et le secteur privé pour une gestion durable de l’industrie du karité.
« Il est important d’œuvrer ensemble afin que les acteurs primaires de cette chaîne, notamment des milliers de femmes, puissent sortir de la pauvreté et gagner leur autonomisation », a indiqué la Présidente de la filière karité du Togo (FIKATO) lors de la conférence de lancement de la rencontre annuelle, le 30 janvier 2020. Avant de souligner l’urgence de relever le défi de la gestion durable des « arbres à karité, qui poussent à l’état sauvage et sont souvent abattus par des exploitants illicites ».
Plus de 500 acteurs de l’industrie du karité se retrouveront autour de panels de discussions, d’un forum affaires ou de la création de petites et moyennes entreprises. Au cours de la rencontre de 2019, 115 liens de marché avaient été établis entre les participants et 15 organisations, pour 25 contrats signés.
Croissance et défis
Aux États Unis, en France, en Allemagne, au Royaume Uni, le karité est l’huile naturelle la plus utilisée pour les soins de la peau. Si les investissements dans l’industrie des pays producteurs augmentent pour répondre à cette demande croissante, des défis en termes de prix et de disponibilité se posent en raison de la chute du nombre d’arbres, du changement climatique et du manque de jachères de l’agriculture industrielle. Des défis auxquels tenteront de répondre les acteurs pour « façonner la décennie de l’industrie du karité ».
Pour le Mali, deuxième producteur africain de cette noix après le Nigeria, la perspective de l’industrialisation s’annonce comme une opportunité de plus value pour un secteur vital, qui emploie environ 3 000 000 de femmes, selon les autorités. De la collecte à la confection de produits dérivés, en passant par la transformation en beurre, elles y tirent 80% de leurs revenus annuels. La première usine malienne, qui doit entrer en production à partir de septembre 2020, permettra de produire environ 14 000 tonnes de beurre de karité. En plus d’une centaine d’emplois, elle permettra à 120 000 femmes collectrices de noix d’accroître leurs revenus d’environ 60%, grâce à des contrats durables d’achat. Le potentiel de production du pays est estimé à 250 000 tonnes, dont 53 000 destinées à l’exportation.
Journal du mali