Un mois seulement après les attaques contre les camps de Boulkessi et de Mondoro, la position de l’armée à Indelimane, a été de nouveau la cible d’un assaut terroriste. De source officielle, les Famas déplorent 53 morts. Le bilan de cette attaque est le plus lourd depuis le début des attaques contre les positions de l’armée malienne. Pourtant, c’est en pleine journée, aux environs de 13h, contrairement aux précédentes, qu’elle a été perpétrée, mais avec les mêmes scénarii d’assaut. Que se passe-t-il ? Du moins, qu’est ce qui ne marche pas au sein de l’armée malienne ?
« A la suite de l’attaque de la position des FAMAs à Indelimane, les renforts dépêchés ont retrouvé 54 corps dont 1 civil, 10 rescapés et constaté des dégâts matériels importants. La situation est sous contrôle. Le ratissage et le processus d’identification des corps se poursuivent » a déclaré le ministre Yaya Sangaré, porte-parole du Gouvernement le samedi sur son compte twitter.
A Indelimane, une localité située à 100 km du nord de Ménaka, la position des Famas a été attaquée, le vendredi 1er novembre. Le bilan de cette attaque sort du cadre de l’ordinaire. Il est le plus lourd depuis l’avènement des attaques contre les positions de l’armée malienne.
En effet, cette attaque en soit, ne surprend guère. Car, inutile de rappeler que le Mali est en guerre. D’ailleurs, cette guerre est asymétrique, donc pas conventionnelle. Mais, la capacité de l’armée malienne de faire face à ces attaques qui deviennent de plus en récurrente contre ses positions, laisse entrevoir d’énormes inquiétudes.
Suite à l’attaque des camps de Boulkessi et de Mondoro, des leçons auraient dû être tirées, pas dans les salons feutrés mais sur le terrain, au niveau de tous les camps militaires. Cela, pour renforcer les capacités de défense, dans le seul but d’éviter de telle perte en vie humaine du côté de l’armée malienne.
Il faut préciser, qu’il est très difficile, dans une guerre asymétrique de se préparer suffisamment contre les éventuelles attaques des assaillants. Mais, la capacité de riposte doit être sur une courbe ascendante, surtout quand le mode d’attaque des assaillants est le même.
S’il faut saluer et encourager la bravoure des soldats sur le terrain, il faut aussi avoir l’audace de souligner que les tactiques des forces armées maliennes sont facilement mises en échec par les assaillants sur le terrain.
Face à cette situation, l’opinion est repartie entre plusieurs interrogations. Lesquelles, sont le plus souvent relatives, au concept de ‘’renseignement dans l’armée’’, ‘’la motivation et la détermination du soldat sur le terrain’’, le niveau d’équipement, enfin la problématique du déploiement des renforts à temps.
De ce fait, la polémique peut être entretenue autour de toutes ces préoccupations sauf le volet équipement des forces armées et de sécurité. Depuis son élection à la magistrature suprême, le président IBK, a fait de sa priorité, le réarmement moral des troupes par des conditions salariales salutaires et leurs équipements en matériels militaires.
A y voir de près, l’effet de surprise par rapport à l’attaque du camp d’Indelimane est très faible, voire impossible. L’attaque a été perpétrée en pleine journée sur une zone désertique où les assaillants ont parcouru sans être signalés.
Alors, que s’est t-il passé pour que l’armée enregistre encore un tel bilan négatif si lourd ?
Par Moïse Keïta
Source: Le Sursaut