Pour réviser la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme, les Nations unies, lors de la 68ème session de son assemblée générale, ont mis l’accent sur la question dans le 119ème point de l’ordre du jour. Dans l’animation de ce point qui portait sur la stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies, le Mali, par l’entremise de l’imam Mohamed Diallo, président de l’Association malienne pour la paix et le salut (AMPS) a plaidé pour une bonne stratégie de communication au Mali et, surtout, pour la formation des leaders religieux maliens dans la lutte contre le terrorisme.
Véritable test grandeur nature, cette toute première intervention d’un leader religieux malien à New-York sur le terrorisme a été des plus instructives. C’était du 8 au 12 juin dernier. Invité par Global Center, une organisation internationale de lutte contre le terrorisme, le président de l’Association malienne pour la paix et le salut AMPS avait à ses cotés l’Ambassadeur du Mali aux Nations Unies, Sékou Kassé et de Mme Ouly Keita de l’Ong Wanep. D’entrée de propos, devant une assemblée générale toute ouïe, M. Diallo a fait une radioscopie de ce qu’a été la situation socio-politico-sécuritaire du Mali avec comme corollaire, l’occupation des régions nord par les djihadistes.
Pour lever toute équivoque, il a enseigné que le terrorisme n’est lié à aucune religion car aucune d’elles n’enseigne la violence comme moyen d’expression, pour quelque raison que ce soit. Une affirmation qu’il a corroborée en rappelant que le prophète Mohamed (PSL), en son temps, cohabitait en parfaite harmonie avec des adeptes d’autres religions. Il en déduira alors que la religion musulmane est une religion de paix et de tolérance. Les différents enseignements tirés des échanges ont surtout permis d’établir que l’institutionnalisation du terrorisme à l’échelle internationale incombe à certains pays qui n’hésitent pas à soutenir ces personnes malintentionnées dans leur sale besogne.
Pour circonscrire cette pratique éhontée, l’Assemblée générale propose de faire une requête auprès de ces états afin qu’ils arrêtent. Il est aussi ressorti que plusieurs millions ont été déboursés par certains Etats pour la libération d’otages ce qui incite d’autres enlèvements selon les participants. En guise de palliatif à ce crime organisé, il a été demandé aux occidentaux d’arrêter de payer les rançons et de réunir toutes les conditions nécessaires pour la sécurisation de leurs compatriotes sur des territoires où il ya des actions ou menaces terroristes. L’imam Diallo, dans son exposé, a proposé comme solution, la formation à l’endroit des différentes sectes religieuses afin de mieux véhiculer le message de la paix. Pour cela, il faut des moyens de communication pour mieux atteindre les cibles. A noter que la participation d’un leader religieux malien à cette tribune des Nations- unies est une première pour le Mali.
Djénéba Yalcouyé, Correspondance particulière
SOURCE: Le Challenger
