Depuis quelques jours, une situation de crise politique prévaut au Mali et menace sérieusement les institutions démocratiques et républicaines. Pour ne pas être dépassé par les événements, le Président de la République a fait des adresses à la nation.
Tout comme le Général De Gaulle qui déclara le 4 juin 1958 devant le peuple d’Algérie en lutte pour son accession à la souveraineté nationale et internationale : « Je vous ai compris, je sais ce qu’il s’est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire», le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta a eu recours à la fameuse formule dans son adresse à la nation du dimanche 14 juin 2020.
Il dit avoir compris l’aspiration légitime des populations à l’éducation, à la santé, à l’emploi, à l’autosuffisance alimentaire, à un environnement sécurisé. Et s’engage à trouver des solutions face à la crise née des résultats des dernières élections législatives.
Il déclare qu’un nouveau gouvernement de changement sera mis en place pour appliquer les recommandations du Dialogue national inclusif et trouver un accord avec les enseignants.
Visiblement, cette sortie de bougie vise à décrisper la situation délétère pour éviter, dit-on, de rajouter une crise politique à la crise sécuritaire, sanitaire et morale que vit notre pays depuis 2012. Comme si cela ne suffisait pas, le président de la République, lors d’une rencontre avec les forces vives le mardi 16 juin 2020 au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), a promis solennellement d’appliquer l’article 39 de la loi portant Statut de l’enseignement préscolaire, fondamental, secondaire, technique et professionnel et de l’éducation surveillée pour résoudre la crise scolaire qui n’a que trop duré. Et s’engage à tout mettre en œuvre pour libérer l’honorable Soumaïla Cissé des mains de ses ravisseurs qu’il dit avoir identifiés.
Si la résolution de la crise scolaire aura indéniablement pour conséquence le retour des enseignants dans les classes pour le bonheur des parents d’élèves, ces différentes mesures annoncées pourront-elles apaiser la tension ? En tout cas, le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) ne démord pas. Il maintient le rassemblement de ce vendredi 19 juin 2020 à la Place de l’Indépendance.
Alpha Sidiki Sangaré
Source : Le Challenger