Ce lundi 1er juillet, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à l’occasion de l’anniversaire de la rétrocession de l’ancienne colonie britannique, avec pour mot d’ordre de défendre la démocratie et le statut de la région administrative spéciale. Dans l’après-midi, des manifestants ont réussi à pénétrer dans le Parlement.
La journée a commencé dès 6h30 lundi matin à l’occasion de la cérémonie de lever de drapeau. Elle s’est tenue en intérieur puisque des manifestants avaient prévenu qu’ils comptaient perturber l’événement. A l’extérieur du bâtiment officiel, des heurts ont rapidement éclaté entre la jeunesse hongkongaise et les forces de l’ordre, rapporte notre envoyé spécial à Hong Kong, Zhifan Liu.
Des affrontements ont également opposé jeunes étudiants et forces de sécurité un peu plus tard dans la journée, quand des manifestants portant des masques et des casques ont pénétré de force dans le Conseil législatif (LegCo), le Parlement local, en essayant de briser une paroi vitrée.
La police a répliqué en usant du gaz au poivre. Une fois à l’intérieur, les contestataires ont déployé un drapeau britannique. Ils ont aussi arraché les portraits des dirigeants de la mégapole et maculé les murs de graffiti à la peinture noire. « Il n’y a pas d’émeutiers violents, juste de la tyrannie », pouvait-on aussi lire sur une banderole déployée par les protestataires.
Le gouvernement hongkongais a dénoncé l’« extrême violence » des manifestants dans l’enceinte du Parlement. La police a menacé les manifestants de faire usage de la « force » s’ils ne quittaient pas le Parlement. Un peu plus tard, les forces de sécurité ont fini par reprendre le contrôle du bâtiment.
Ces violences ont accentué la tension alors que le mouvement en réaction au projet de loi du gouvernement visant à autoriser les extraditions en Chine continentale a été jusque-là largement pacifique.
Le cortège officiel, lui, a d’ailleurs défilé dans une ambiance calme et plutôt conviviale, mêlant notamment personnes âgées et enfants. En fin de journée, certains ont convergé vers le Parlement pour venir apporter leur soutien aux étudiants.
Parti du rejet du texte sur les extraditions, le mouvement s’est élargi à une dénonciation généralisée de l’action d’un gouvernement auquel la majorité des Hongkongais ne font plus confiance, tant ils ont l’impression qu’il a permis, voire favorisé, l’érosion de leurs libertéspar Pékin.
Les démocrates de tous bords organisent à chaque anniversaire du retour de Hong Kong dans le giron chinois une manifestation pour mettre en avant leurs exigences démocratiques, dont l’élection du chef de l’exécutif au suffrage universel. Ces dernières années, les rassemblements ont été très importants.
Cette année, la manifestation se déroule dans le contexte de la fronde généralisée contre le projet de loi sur les extraditions, mais aussi de colère contre les violences policières. Les manifestants exigent également la démission de la cheffe du gouvernement Carrie Lam ainsi que la fin des poursuites contre les protestataires arrêtés ces dernières semaines.