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Hollande en Afrique: une mini-tournée entre Côte d’Ivoire et Tchad contre le terrorisme au Sahel

Resserrer les liens commerciaux et les réseaux stratégiques. C’est avec ce double agenda que le président François Hollande entame jeudi 16 juillet une tournée de trois jours en Afrique (Côte d’Ivoire, Niger, Tchad) sur fond de guerre contre le terrorisme islamiste.

 

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Programmée de longue date, cette visite a pris une résonance particulière après l’annonce de la mort d’un nouveau soldat de l’armée française au Mali le jour même de la fête nationale. C’est la première fois qu’un militaire français tombe à la suite d’une attaque suicide.

Après Serval, place à l’Opération Barkhane

Après Abidjan et Niamey, le président de la République sera samedi à N’Djamena, où doit être basé l’état-major de la nouvelle force permanente de 3.000 hommes, baptisée “Barkhane” (dune de sable en forme de croissant). François Hollande souhaite voir sur le terrain comment ce nouveau dispositif, qui succède à l’opération “Serval” lancée le 11 janvier 2013 contre les islamistes armés au Mali, “va s’installer et se déployer”, a indiqué l’entourage du chef de l’Etat.

En partenariat avec les cinq pays de la zone (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), il s’agit d’élargir à tout le Sahel l’action des forces françaises contre les mouvements jihadistes. Ce basculement du dispositif militaire au Sahel était dans les tuyaux depuis plusieurs mois mais avait dû être reporté, fin mai, en raison d’un regain de tension dans le nord du Mali.

A terme, le dispositif français devrait compter 1.300 militaires à N’Djamena, où sont basés les avions Rafale et Mirage français, avec des forces terrestres renforcées et un pôle renseignement; 1.100 à Gao et 250 à 300 à Niamey, où sont déployés les drones de surveillance Reaper acquis par la France; enfin, des effectifs réduits sur les points d’appui secondaires, dans le nord du Mali et du Tchad.

La veille, au Niger voisin, le chef de l’Etat, accompagné des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius, doit visiter à Niamey le détachement Air de l’armée française d’où sont pilotés les drones effectuant des missions de renseignement sur toute l’étendue de la bande sahélo-saharienne.

Des discussions liées au développement se tiendront également avec les autorités nigériennes. Des conventions dans les secteurs de l’eau et de la santé devraient être signées avec l’Agence française de développement (AFD), à hauteur de 75 millions d’euros. Le très important accord signé fin mai entre le Niger et Areva sur l’uranium devrait également être sur la table des discussions.

Participer au redémarrage ivoirien

Mais c’est en Côte d’Ivoire que François Hollande doit entamer cette courte tournée africaine. Si Abidjan n’est pas directement concernée par la lutte contre la menace jihadiste, la France y dispose d’une présence militaire permanente de 450 hommes. La Côte d’Ivoire pourrait cependant devenir la “base opérationnelle avancée” de la France en Afrique de l’ouest à la faveur d’une réorganisation des forces militaires françaises dans la région. “Libreville passerait ainsi de 900 hommes à 350, tandis qu’on créerait ex nihPMEilo une base permanente à Abidjan, armée de 950 personnels”, soulignent les députés Yves Fromion (UMP) et Gwendal Rouillard (PS) dans un rapport diffusé ce week-end sur le sujet.

La visite du président de la République, qui sera accompagné d’une importante délégation d’entrepreneurs, a avant tout des visées économiques. Après dix ans de crise, ce pays, premier producteur mondial de cacao, est en plein redémarrage, avec une croissance de 10% depuis deux ans et joue de nouveau son rôle de poumon économique de l’Afrique de l’Ouest.

La France, qui compte 200 filiales d’entreprises installées et 140 PME dans ce pays, entend “être aux premières loges” de ce redémarrage, indique un diplomate à Paris. François Hollande interviendra notamment au côté de son homologue Alassane Ouattara, en clôture d’un Forum économique sur “la ville durable”.

Il compte par ailleurs évoquer les questions de démocratie et de justice alors que la Côte d’Ivoire connaît encore les conséquences de la crise post-électorale de 2010-2011, consécutive au refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassanne Ouattara.

Malgré le processus de réconciliation, de nombreuses procédures judiciaires relatives à cette crise, qui fit plus de 3.000 morts, demeurent en cours. Laurent Gbagbo, poursuivi pour crime contre l’humanité, est quant à lui emprisonné depuis plus de deux ans à La Haye, en attente d’être jugé par la Cour pénale internationale.

www.huffingtonpost.fr

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