Le ministre des Mines et de la Géologie a ordonné l’arrêt immédiat de toutes les activités du projet Simandou.
Les autorités de la transition déplore le « manque de volonté » des deux entreprises, l’anglo-australien Rio Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou, dans la création d’une co-entreprise avec l’Etat. La préservation de 15% de l’Etat guinéen constitue l’un des points de discorde.
Dans les courriers adressés aux deux sociétés minières, le ministre guinéen des Mines et de la Géologie, justifie sa décision par le manque de volonté de ces partenaires.
La co-entreprise
Il est prévu dans l’accord-cadre signé en mars dernier entre l’Etat guinéen et ces deux géants miniers, au sujet de la co- entreprise, la préservation des 15% en faveur de la Guinée.
Pour le ministre guinéen des Mines, Moussa Magassouba, ce pourcentage est prévu dans le code minier guinéen. Il ordonne donc l’arrêt des activités de Simandou Winning sur toute l’étendue du territoire national.
« Si le projet Simandou doit avoir lieu, le chef d’Etat est très clair : si l’intérêt supérieur de la nation n’est pas protégé et cela passe absolument et nécessairement par le sauvegarde des 15% de l’Etat tel que contenu dans le code minier. Le projet Simandou va rester aussi longtemps que possible, nous allons continuer à exister sans Simandou. En tant que ministre des Mines, j’ai ordonné l’arrêt des activités du projet Simandou jusqu’à ce que les partenaires reviennent à de meilleurs sentiments« , explique le ministre.
Des emplois menacés
L’arrêt des activités de Rio Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou, est largement commenté à Conakry et en province.
Des centaines d’emplois sont menacés dans plusieurs localités. Au-delà, certains spécialistes des mines indiquent qu’il est difficile et même impossible de mettre ensemble ces deux sociétés minières.
Oumar Barry, consultant sur des questions de mines, explique que la situation géopolitique mondiale empêche la co-entreprise de ce projet.
« Winning consortium est une société chinoise et Rio Tinto est une société Anglo-australienne. Donc, au-delà de la culture entrepreneuriale qui différencie fortement ces deux entreprises, il y a aussi une dimension géopolitique. Dans le contexte des relations tendues entre le monde occidental et la Chine, le projet porte en lui cette tension. Cela aussi peut avoir des répercussion sur la stabilité du projet », estime l’expert.
Par ailleurs, le ministre Moussa Magassouba, souligne que le comité stratégique composé de plusieurs départements ministériels, est disposé à recevoir les deux sociétés minières pour une éventuelle signature des statuts de co-entreprise.
Source : DW