La commission électorale pourrait annoncer des chiffres provisoires de l’élection présidentielle ce mercredi 27 novembre. Ce scrutin doit permettre au pays de tourner la page des crises politiques qui se succèdent depuis l’indépendance. L’un des facteurs de cette instabilité, c’est la Constitution. Des voix s’élèvent pour une répartition plus claire des pouvoirs entre président et Premier ministre.
Pas moins de sept Premiers ministres se sont succédé sous le mandat du président José Mario Vaz. Sans compter le Premier ministre « parallèle » nommé par le chef de l’État fin octobre, qui a démissionné onze jours plus tard : une valse de gouvernements liée à la Constitution, selon Mariam Camara, du Réseau paix et sécurité des femmes dans l’espace Cédéao.
« La Constitution est vieille, elle doit être changée pour séparer les différents pouvoirs. Cette constitution est la cause des crises en Guinée-Bissau. Elle n’est pas assez claire ni adaptée à notre contexte. »
Inspirée du Portugal, cette Constitution prévoit un système semi-présidentiel, avec un pouvoir exécutif à deux têtes, un président et un Premier ministre désigné par la majorité au Parlement. Mais les textes manquent de précision. La question est revenue souvent dans les discussions pendant la campagne électorale. Justino Lazaro da Silva, étudiant en sociologie : « Ce que j’attends de notre présidentielle, c’est une séparation des pouvoirs. »
« C’est le problème de fond », insiste un observateur. Si les acteurs politiques « ne s’attaquent pas à cette question, la Guinée-Bissau restera abonnée à l’instabilité ».
RFI