Après l’intronisation d’Issiaka Sidibé alias Isaac à la tête de l’hémicycle, les travaux de la 1ère session extraordinaire de la 5e législative malienne, se poursuivent. A l’issue de ces débats parlementaires, l’Assemblée Nationale sera dotée d’un nouveau règlement intérieur, avec un nouveau bureau qui aura la lourde tâche de diligenter l’action du parlement dans l’exercice de sa mission dans l’intérêt général des Maliens et des Maliennes. L’élément qui semble le plus attirer l’attention du public, est surtout la mise en place des groupes parlementaires, chargés d’assurer l’animation du jeu politique au sein de l’institution législative. L’enjeu est grand, stratégique et complexe. A l’intérieur des Etats major politiques concernés, les consultations et tractations, se multiplient pour un meilleur repositionnement. Avec qui faut-il se rallier ? Faut-il aller avec la mouvance présidentielle ou virer dans l’opposition ? Faut il choisir le centre ? Autant d’options qui nécessitent de la part des illustres députés, de profondes réflexions. Toute erreur d’appréciation est fatale et pourrait se solder par un chaos. C’est dans cette démarche qu’un accord se serait signé entre le parti SADI du Dr Oumar Mariko et les Fares an Ka Willi de l’ancien premier Ministre Modibo Sidibé, pour la formation du groupe parlementaire Sadi- Fares. Pourquoi une telle alliance ? S’interroge-t-on ?
C’est, en effet, étonnant de constater un tel accord pour qui connaissait la position du parti Sadi par rapport au régime défunt d’ATT et surtout lorsque Modibo Sidibé en était le chef du gouvernement. Ce qu’il faut savoir, c’est que tout est possible en politique, réconciliation nationale oblige. C’est dans ce monde que de pires ennemis jurés, peuvent, en un clin d’œil, devenir des amis inséparables. Tout comme des vrais alliés peuvent se séparer pour ne jamais se retrouver sur un même bord.
Ce groupe parlementaire aura quel poids dans la gestion des affaires de l’Etat ? Du coup, on cherche à connaître les dessous d’une telle alliance (contre-nature). Selon certaines sources, l’union de ces forces politiques dans un groupe parlementaire, se justifie par le fait qu’elles veulent montrer aux Maliens, leur ferme volonté de ne défendre que le seul intérêt du peuple tout en gardant une position d’indépendance totale. Pour les signataires de cet accord, il s’agira de soutenir les initiatives nobles et maintenir une position de réserve face à toute question qui risquera d’être fatale pour la nation.
Pour certains observateurs avertis, ces deux partis veulent simplement jouer au plus malin. En décidant de siéger dans la neutralité comme on peut l’affirmer, ce groupe parlementaire semble se lancer dans une position d’arbitrage entre la majorité présidentielle et l’opposition. Avec plus de dix députés pour leur compte, cette prise de position, peut, en certaine situation, leur en être profitable.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette alliance constitue une réconciliation historique entre deux ténors de la scène politique à savoir l’honorable Oumar Mariko et Modibo Sidibé.
Jean Goïta
SOURCE: Le Pouce