Après l’échec des négociations, le Syndicat national des Assurances, Banques et Etablissements Financiers et Commerce du Mali (SYNABEF) observe les 24 et 25 octobre 2019 une grève de 48 heures. Le Secrétaire général du SYNABEF, Hamadou Bah, dénonce la mauvaise foi du Patronat.
C’était le mardi 22 octobre en début de soirée au cours d’une conférence de presse au siège du SYNABEF sis à Sébénikoro : « Nous avons convoqué cette conférence de presse in extremis, parce que nous venons d’une commission de conciliation au cours de laquelle le Directeur national du travail a constaté l’échec des négociations », a déclaré Hamadoun Bah en guise d’introduction. Il a expliqué que le SYNABEF a déposé le 8 octobre dernier un préavis de grève de 48 heures pour demander l’application immédiate de la transposition des acquis des deux protocoles d’accord signés entre le gouvernement de la République du Mali et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) en 2014 et 2019. « Nous demandons 24% d’augmentation sur le salaire de base », a fait savoir le Secrétaire général du SYNABEF.
Selon lui, le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF), Bréhima Amadou Haïdara, avait proposé 10% d’augmentation en 2019 avec rappel à partir d’octobre et 5% en 2020. Le comité des assureurs avait, au cours d’une rencontre informelle, fait une proposition d’augmentation de 10% en 2019, 5% en 2020 et la relecture de la Convention collective en 2020 avec application en 2021. Ces propositions ont été remises en cause, le lundi 21 octobre, lors de l’ouverture des travaux de la commission de conciliation, a souligné Hamadou Bah. A l’en croire, les négociateurs du Patronat ont proposé aux délégués du SYNABEF d’accepter 10% en 2019 sans rappel, 5% en 2020 et la relecture de la convention collective en 2022. Le SYNABEF, selon son Secrétaire général, a demandé un rappel sur les 10% à partir de janvier 2019, mais cette doléance a été catégoriquement rejetée. Le SYNABEF a renoncé au rappel en proposant 10% d’augmentation en 2019 et 10% encore en 2020. Cette proposition du SYNABEF a été qualifiée « de fuite en avant » par le Patronat.
« Nous irons en grève », a-t-il lancé en affichant son optimiste pour la réussite de la grève : « C’était la négation totale de la transposition tout au long de la négociation ». Pour lui, il fallait éviter la grève à cause de la sensibilité du secteur et de la situation du pays. « Nous avons fait extrêmement de concessions. Ce sera dommage pour notre pays. Nous n’avons jamais souhaité la grève. Cette mauvaise foi du Patronat a conduit à la grève. Les travailleurs sont déterminés… », a martelé Hamadoun Bah. Répondant à une question, le Secrétaire général du SYNABEF dira que les pertes d’une seule journée de grève sont plus importantes que les rappels demandés. Le patron du SYNABEF est sans ambiguïté : les doléances des travailleurs ne sont pas au-dessus des moyens de leurs entreprises.
Après la grève de 48 heures, ce jeudi et demain vendredi, le SYNABEF va déposer dès lundi un autre préavis de 72 heures. Si les doléances ne sont pas satisfaites, ce sera suivi d’une grève de 120 heures. Le Secrétaire général du SYNABEF n’exclut pas de recourir à la grève illimitée pour obtenir satisfaction.
Chiaka Doumbia
Source: Le Challenger