La Coalition des alternatives africaines, dette et développement (CAD-Mali) en partenariat avec la MINUSMA et d’autres organisations de la société civile malienne (JCI, CNJ, le Conseil national de la société civile), a procédé, ce 11 février 2020, à l’hôtel Olympe, au lancement du projet « campagne de sensibilisation pour la pleine participation de la société civile dans le renforcement de la gouvernance locale, la citoyenneté responsable et de l’engagement dans la consolidation de la paix ». Il s’agit notamment de susciter l’éveil de conscience des jeunes sur leurs droits et devoirs civiques et l’implication de ceux-ci dans la gouvernance et la mise en œuvre de l’accord pour la paix.
a cérémonie de lancement était présidée par le ministre Amadou Thiam en charge de Relations avec les institutions et de la réforme. Il avait à ses côtés, le directeur exécutif de la CAD-Mali, Souleymane Dembélé ; le représentant du président de la Jeune Chambre internationale, Kalifa Diakité et la représentante de la MINUSMA, Juan Adanson.
Le projet de ‘’campagne de sensibilisation pour la pleine participation de la société civile dans le renforcement de la gouvernance locale, la citoyenneté responsable et de l’engagement dans la consolidation de la paix’’, selon Kalifa Diakité porte-parole du consortium des organisations de la société civile, vise l’organisation d’activités de renforcement des capacités l’intention des associations de jeunes en tant qu’acteurs de la société civile concernant le processus de paix au Mali.
Aussi ambitionne-t-elle d’accompagner les jeunes pour l’appropriation de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ainsi que le mandat de la Minusma. Elle sera également l’occasion d’informer et de former sur le rôle que doivent jouer les jeunes des localités couvertes par le projet dans la consolidation de la paix et la réconciliation, d’inciter les jeunes à participer au processus de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et le contrôle citoyen.
La représentante de la MINUSMA a souligné que ce projet s’inscrit dans le cadre de la résolution 2480 (2019) de l’ONU qui décide que « la principale priorité stratégique de la MINUSMA demeure d’appuyer la mise en œuvre de l’accord par le gouvernement, les groupes armés ».
Les jeunes sont souvent utilisés comme des boucliers humains et sont parmi les premières victimes lors des crises, comme celle qui a frappé le Mali en 2012, a expliqué Juan Adanson. Les jeunes sont victimes de répercussion négative de l’interruption du système éducatif, de l’impossibilité de travailler que ce soit au champ ou dans les petites entreprises et font face à beaucoup d’obstacles.
Face au constat de la non-implication effective des jeunes dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, cette campagne intervient pour les outiller sur la citoyenneté responsable, sur le rôle proéminant à jouer dans le processus de paix pour avoir un avenir plus brillant, car sans la paix il est impossible pour un pays d’avancer sur la route du développement durable.
Ainsi, pour donner suite à cette situation, dans le cadre de la résolution du conseil de sécurité 2480 et en vue d’assurer la mise en œuvre effective et sans délai de l’Accord pour la paix qui préoccupe grandement le conseil de sécurité, les affaires civiles en collaboration avec le conseil national de la jeunesse, la coalition des alternatives africaines dette et développement Mali (Jubilée 2000/CAD-Mali) et la Jeune chambre internationale (JCI) ont cru qu’il est impératif d’impliquer les jeunes pour y arriver à travers le présent projet : « campagne de sensibilisation pour la pleine participation de la société civile dans le renforcement de la gouvernance locale, la citoyenneté responsable et de l’engagement dans la consolidation de la paix ».
Ce projet aiderait la jeunesse à sortir du statut de victimes à acteurs du changement. Parmi les actions à mener, DAC/Minusma en collaboration avec le Conseil national de la jeunesse, la Coalition des alternatives africaines dettes et développement Mali (Jubilée 2000/CAD-Mali) et la Jeunesse chambre internationale du Mali faciliteront la tenue d’une session de sensibilisation de deux jours et d’un focus group à l’intention des jeunes de Kidal, Tombouctou, Mopti, Ségou, Ménaka, Gao, Taoudéni, Douentza, Bandiagara et Bamako.
Dans ces régions, des défis énormes sont constamment posés par la recrudescence des cas de criminalité, de vol à mains armées, de viol et violences sexuelles, le manque d’opportunités d’emploi, la pauvreté récurrente ainsi que la manipulation politique et incitation à la violence des jeunes particulièrement pendant les périodes de crises.
Cette session de formation sera animée par les acteurs de la société civile œuvrant dans la thématique de ‘’Contrôle citoyen’’ et dont la matière portera sur la responsabilité citoyenne des jeunes, la culture de la paix, l’appropriation de l’Accord pour la paix, les groupes armés et les acteurs non-signataires tout en favorisant une véritable participation de la société civile, y compris des associations de femmes et de jeunes.
La campagne ainsi lancée doit se poursuivre jusqu’au 30 juin 2020 dans les douze localités citées.
Par Sidi DAO
Source: info-matin