Après quatre années passées à la tête du Mali, le président Ibrahim Boubacar Keita affiche un bilan très mitigé. Si, des résultats sont remarqués de part et d’autres, la gestion du pouvoir d’IBK est loin d’être rose pour des Maliens lambda. Avec une insécurité grandissante et le retour du Mali dans le concert des nations, le président Ibrahim Boubacar Keita a eu du pain sur la planche.
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita est au pouvoir depuis quatre ans. Élu avec plus de 77% des suffrages en septembre 2013, le candidat du RPM avait un chantier bien large : la restauration de l’État, le redressement de la démocratie, la reconstruction de l’armée, la sécurité, la relance de l’économie, bref, tout était presque à refaire. Après quatre années au pouvoir, IBK a mené certes des actions, mais aussi, beaucoup restent à faire pour le Kankélétigui.
Dans le programme de développement du gouvernement à l’horizon 2018, le président IBK affiche une ambition très réelle, des projets destinés à la population et surtout les plus démunis. Depuis son accession au pouvoir, les ministres du chef de l’Etat sont presque partout pour la réalisation de ses projets notamment la construction et le bitumage des routes à Tombouctou, à Gao, à Kayes, à Sikasso , à Dialakorodji et la construction des adductions d’eau avec notamment la station de pompage de Kabala qui est l’une des plus grandes en Afrique et tous cela à coût de milliards.
Sur le plan sécuritaire, deux avions de chasse ont été présentés lors de la fête de l’indépendance 2017 et la mise en place d’une force G5 ont été des réelles initiatives, bref IBK reste actif et même très actif. Mais ces efforts ont-ils suffit à satisfaire la soif des Maliens ? Certainement non ! Les raisons qui ont poussé les Maliens à choisir le ‘’Kankélétigui’’ sont toujours d’actualité et même plus encore. L’une des plus inquiétantes est la sécurité. Aujourd’hui, ce volet connait une dégradation sans précédent. Rien qu’en 2016, le Mali a connu près de 400 attaques à travers tout le pays, soit plus d’une attaque par jour. Le Mali fut classé le 8e pays le plus dangereux au monde selon le rapport du Reporter sans frontières. Aujourd’hui, l’acquisition de deux avions militaires donne l’espoir aux Maliens, mais cela n’a jusqu’à présent rien changé sur le terrain et la situation risque d’être la même jusqu’à la fin du premier quinquennat d’IBK, donc, échec. D’ailleurs pour certains : « IBK ne gouverne qu’un gros coup de mensonge » sur ce plan.
En plus, sur le plan social, les choses vont là aussi en dents de scie. Pendant le régime d’IBK, presque tous les secteurs ont connu des grèves, mais jamais la proportion n’avait atteint un tel niveau avec notamment la grève illimitée du secteur de la santé en 2017. Plus de 500 écoles sont encore fermées jusqu’ici, à cela, il faut ajouter l’opération ‘’Ami Kane’’ qui a provoqué plus de chômage dans un secteur déjà entassé. Le prix de l’avion présidentiel reste encore imprécis et la population reste sur sa faim sur ce dossier.
Pendant quatre ans, le régime d’Ibrahim Boubacar Keita a connu des hauts et des bas mais le chef de l’Etat a encore un an pour se racheter.
Amadou Kodio