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Gouvernance de l’emploi : Quel statut faut-il conférer aux jeunes professionnels actuellement au Mali ?

Quel statut faut-il conférer aux jeunes professionnels

Mahamane Baby ministre emploi formation professionnelle discours

 

 

 

actuellement au Mali ?

L’ambition d’un enseignement de masse et de qualité et d’une formation professionnelle de masse et de qualitédoit déboucher logiquement sur un emploi de mase et de qualité ; voire, durable.

Mais bâtir l’emploi durable demeure une quête permanente et donc un travail de réflexion de longue haleine.

Le présent élément se veut une modeste contribution qui tente d’accompagner la dynamique, d’orienter la prise de décision ; et, partant, de frayer un chemin propre et bien adapté à nos jeunes professionnels où qu’ils se trouvent. 

 

 

 

Tout d’abord, partons du postulat qu’il n’est pas de problème posé à l’humanité dont elle n’a pas elle-même des débuts de réponses !

Quelle tâche pour quelle catégorie d’âge ?

Quelle tâche pour le jeune professionnel ?

Ou en d’autres termes :

“Quel statut faut-il conférer au jeune professionnel actuellement au Mali ?“

Voilà une invitation à la méditation et à laquelle ; nous acceptons volontiers de partageravec le grand public notre point de vue.

Ainsi,  sans jamais prétendre être l’incarnation du savoir absolu, nous pensons qu’une bonnecompréhension de cesujet de réflexion, et par effet d’entraînement,sa juste réponse nécessitent d’abord d’examinerminutieusementles différentes composantes ; ensuite d’en découvrir les liens intimes.

Les réponses relatives aux différentes questions soulevées respectivement ici et là constituentla tramede notre texte in extenso.

Que faut-il donc entendre par les termes de “statut”, “profession”, “professionnel ”et “jeune professionnel” ?

Par statut, on entend la situation particulière telle qu’elle existe de fait.

Le statut est aussi synonyme de position.

En droit administratif c’est l’ensemble de texte qui réglemente la situation (d’une collectivité, d’un groupe).

Exemple : le statut des chercheurs

Le statut social désigne la position (de quelqu’un) dans la société, laquelle position est liée à des données économiques et sociales.

Ex : Changer de statut social en intégrant la haute société (la bourgeoisie et en épousant une princière).

La profession  est une activité rétribuée qui nécessite une formation ou une qualification spécifique, et qui donne une certaine  position sociale.

Elle renvoie à une activité déterminée, régulière et rétribuée, exercée pour gagner sa vie ; synonyme de métier, travail, emploi (On parlera par exemple de choix d’une profession ou d’un métier, etc.)

C’est aussi l’ensemble des personnes qui exercent le même métier ou qui travaillent dans le même secteur d’activité

Cependant, la profession  d’un point de vue péjoratif, désigne enfin une activité douteuse ou illégale, qui procure des revenus ou des profits.

Quant au mot professionnel, il est de la même famille que profession ; et, paraît aussi englobant que l’autre en ce sens qu’elle renvoie à la fois à la pratique d’un métier, la disposition de connaissances avérées dans certains domaines ainsi que l’habileté et le tact dans l’exécution des tâches.

L’adjectif professionnel se rapporte à :

_ ce qui concerne le métier ou l’exercice d’un métier.

Ex : les obligations professionnelles, le secret professionnel ; les maladies professionnelles…

_ un terme usité dans l’éducation nationale, voire l’enseignement supérieur qui délivrent une formation générale et technologique préparant directement à l’exercice d’un métier dans l’industrie ou les services.

Ex : Lycées professionnels, Licence professionnel, Master professionnel.

_  ce qui prépare directement à l’exercice d’un métier.

Ex : la formation professionnelle

Le substantif professionnel désigne :

_ la personne qui exerce un métier (dans un domaine particulier)

Le professionnel de la santé.

_ la personne compétente et expérimentée (dans un domaine ou une activité).

Ex : Un professionnel de la communication.

Quel que soit donc le domaine dans lequel on l’entend, le terme de jeune professionnel, ou encore mieux, le statut de jeune professionnel correspond à la situation ou à la position d’une personne nouvellement versée dans une carrière.

Dans ce cas l’âge et le niveau de qualificationimportent peu (Partout un débutant est un débutant si élevés que soient son diplôme et son âge).

Comment concilier le statut des jeunes professionnels avec les textes existants?

Je crois que si c’est un nouveau statut qui est à concocter, il ne devra pas balayer systématiquement les textes existants.

Fondamentalement, il n’y a pas de contradiction car en substance, ce dont il faut c’est surtout l’emploi de mase et de qualité. Si cet objectif doit nécessairement passer par l’adoption d’un statut, je crois qu’il faut y aller. C’est peut être révolutionnaire de la part des jeunes professionnels que de vouloir jouer le leadership dans cette noble cause commune qui l’engage car “la révolution a aussi besoin d’une tête pensante pour mieux orienter le sens de ses actions”.

Seulement, il faut toujours avoir à l’esprit une nette visibilité des limites de la jeunesse et prendre garde à ne pas sombrer dans des dérives bureaucratiques.

Quelle valeur ajoutée, le jeune professionnel est-il en mesure d’apporter au moment où le pays a le plus besoin de chacun et de tous ses fils ?

Aujourd’hui, nul n’ignore l’abondance et la complexité des problèmes (changement climatique, pauvreté, chômage,  déscolarisation, insécurité…) qui  troublent l’équilibre du monde et ce, sans compter les énormes soucis engendrés par  l’évolution fulgurante de la science et de la technologie. Il faut trouver des héros pour braver tout ça vite et bien !

Dans notre culture traditionnelle,  l’on a l’habitude de dire : « L’enfant aux mains bien lavées prépare le repas des adultes ! »

En plus, au plan international, des officiels semblent circonscrire la problématique du chômage/emploi dans tous ses contours si l’on fait allusion à la déclaration solennelle de 2005 :

« Nous sommes résolument en faveur d’une mondialisation équitable et décidons de faire du plein emploi et de la possibilité pour chacun, y compris les femmes et les jeunes, de trouver un travail décent et productif, les objectifs fondamentaux de nos politiques nationales et internationales en la matière et de nos stratégies nationales de développement, y compris celles  qui visent à réduire la pauvreté, dans le cadre de nos efforts pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement…..Nous décidons également de veiller au respect absolu des principes et droits fondamentaux relatifs au travail. »

Extrait du Document final du Sommet mondial adopté en Septembre2005 par 150 chefs d’État lors de l’Assemblée générale des Nations des Nations Unies à New-York sur le travail décent.

C’est au regard de tout cela que les jeunes professionnels (comme cela apparaît dans le concept) peuvent être sûrement d’un apport déterminant si les aînés leur faisaient confiance dans les lieux de travail.

Par exemple : L’énergie, l’audace, la maîtrise de nouvelles méthodes, la clairvoyance dans les nouvelles technologies, l’électronique, l’innovation ainsi que l’immense réseau de relations tissé à la suite des échanges d’expériences avec le reste du monde(pour ce qui est des jeunes professionnels de la diaspora), sans oublier la parfaite maîtrise par les jeunes professionnels locaux des réalités territoriales.

Tout cela représente autant de valeur ajoutée qu’il va falloir mobiliser et capitaliser coûte que coûte aussi bien dans la fonction publique que dans l’entreprise publique et privée) pour le souverain bien de nos populations.

Quelle tâche pour le jeune professionnel ?

D’une manière générale, il n’est pas rare d’entendre dire : «  Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ! »

Partant de là, il y’a beaucoup de sous-entendus dont :

_ L’innocence de la jeunesse ; l’inexpérience de la jeunesse, bref son immaturité !

_ A l’inverse, la responsabilité de la vieillesse, le cumul d’expériences de la vieillesse, bref sa grande maturité qui culmine dans la sagesse !

_ L’idée que la jeunesse ne sait pas et que la vieillesse ne peut pas.

Tout cela aujourd’huise heurte à de sérieuses difficultés d’adaptation vis-à-vis de l’évolution du monde.

Mais pour autant, le jeune ; dès le bas âge n’estjamais resté en marge du processus de production et de reproduction des biens et services de la société.

Par exemple : Le petit garçon accompagne son papa cultivateur au champ en transportant les petits instruments (daba, hache, coupe-coupe, récipient d’eau de boisson ainsi de suite).

A la forge, il est avec les soufflets pour raviver la flamme en plus d’autres commissions de son papa.

Sur les chantiers de construction, il est toujours là et actif : il apporte le banco aux adultes, va leur acheter le cola…

Avec la jeune fille également c’est à peu près ça : laver la vaisselle, balayer, faire les petites commissions…

Tout cela peut paraître anodin, banal, simpliste ; mais en réalité, ça doit compter aussi car l’enfant est ainsi en train de se rendre utile à lui-même, à ses parents et au corps social.

Dans notre culture traditionnelle, quel que soit le sexe, la main du jeune est mise à la pâte, et ce, dès le bas âge.

Les tous premiers pas sont donnés par la famille ; ensuite les pairs apportent leurs contributions ; puis des adultes rigoureusement choisis en fonction de leurs degré de maîtrise dans certains domaines précis.

Les aînés (personnes âgées) complètent ce processus par  le suivi et les sages conseils.

C’est ainsi qu’il va intérioriser progressivement les valeurs cardinales de la vie (comme le travail bien fait qui est la clé magique, et donc le trésor).

Dans ce cas oui à la socialisation des enfants par le travail ; en revanche, non à leur exploitation ; voire, leur “traite” !

Par exemple dans certains lieux de travail, les tâches qui sont adaptées aux jeunes diplômés professionnels peuvent être entre autres : l’implication dans les activités d’enquêtes (administration de questionnaires,  dépouillement, etc), la tenue des comptes rendus et des rapports de synthèse ; l’aide à la prise de décisions, des recherches diverses sur des aspects particuliers de son domaine d’intervention…

Par ailleurs, même si l’on reconnait que les vieux, ont tout donné (savoir, savoir-faire, savoir-être, etc.), cela ne saurait  remettre en cause leur pouvoir, loin de là ! Seulement, je pense que ce que veut la jeunesse, c’est tout simplement une implication massive pour non seulement contrebalancer le chômage ; mais encore mieux, profiter de l’énorme expérience des aînés.

C’est vrai que le vieux sage de Bandiagara fit remarquer qu’en Afrique un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ; mais je pense que dans les lieux de travail de l’Afrique contemporaine les bibliothèquesque sont les aînés doivent  être bien consultées par les cadets. Il y va de la durabilité, de la continuité ; voire de la perpétuation des Etats, des nations et même de la vie !

Comment positionner le jeune professionnel sur le marcher de l’emploi ?

Là, il va falloir interroger notre culture ; puis l’école, les mairies et les textes en la matière.

Sans être législateur du travail, je crois que le jeune professionnel qui est versé dans une carrière, doit être attentif et vigilant. Dans le service d’accueil, s’il a le même le même diplôme ou le même niveau de qualification que ses collègues alors que ceux-ci ont plus d’expérience que lui dans la profession, logiquement, il doit accepter de se soumettre.

C’est par exemple le cas entre le jeune diplômé de l’Institut de Formation de maître qui vient trouver en face de lui le maître chevronné. Idem dans les domaines de la santé et même de l’enseignement supérieur.

Dans la première année de la fonction publique, on le désignera par le titre de fonctionnaire stagiaire, lequel va avec la production d’un rapport de stage probatoire. En même temps ça correspond à un corps. Puis, c’est la titularisation qui est une autre étape, un autre corps et ainsi de suite.

Dans l’enseignement supérieur on est assistant, maître assistant, maître de conférence,… Professeur.

Dans les mairies le positionnement donne : le maire, le premier adjoint au maire, le deuxième adjoint au maire…

Dans tous les cas, et à tous les niveaux, il faut que les cadets profite des capacités (savoir, savoir-faire  et savoir-être) des aînés. Dans ce cas les Etats (via les aînés) ont à tout point de vue le devoir, voire l’obligation de leur transférer les compétences et pourquoi pas les ressources puisqu’en dernière instance c’est de tout cela qu’il s’agit.

Les relationsdoivent être empreintes de solidarité, de complémentarité.

Ainsi qu’il apparaît ici : “L’argent est le nerf de la guerre” et “la fin justifie les moyens”. Le jeune professionnel doit s’informer (avoir connaissance des dispositifs d’aide à l’emploi, des projets et programmes liés à l’emploi, la nature des tâches programmées). Il se doit d‘être curieux, attentif et discipliné.

Sans se décharger totalement, le tuteur doit accepter d’impliquer, de “mettre la main du jeune professionnel  à la pâte” de façon progressive. Cela présente des avantages inouïs et multiformes parmi lesquels on note :

_ Le tuteur ne s’épuisera pas vite ;

_ Le jeune professionnel aura beaucoup observé et participé.

« Übung macht den Meister disent les allemands (c’est en forgeant qu’on devient forgeron ! »

_ Le résultat obtenu est de qualité ;

_ Les besoins des uns et des autres sont satisfaits.

_ La relève est assurée pour la société de même que l’espoir de développement durable.

Quel statut faut-il conférer au jeune professionnel actuellement au Mali ?

Le statut du jeune professionnel renvoie donc au positionnement de l’agent, ou de l’employé par rapport à l’information saine, par rapport aux dispositifs de financement, et  par rapport à l’organigramme des administrations publiques ainsi que des entreprises.

Il reste bien entendu que les variables compétences, tâches particulières, relations de collaboration, et  surtout accès à l’argent demeurent les pierres angulaires.Le jeune professionnel, vu qu’il recèle de potentialités, il est souhaitable qu’il trouve en face de lui un environnement favorable. Si non il risque de redevenir amateur ; ce qui n’est pas un bon signe pour le pays.

La jeunesse est l’avenir d ‘une nation on se lasserait jamais de le rabâcher. De ce fait, aucun sacrifice n’est de trop et comme l’avait si bien dit le vieux sage de Bandiagara, Amadou Hampaté Ba :“Que les jeunes aient tort ou raison, ils auront toujours raison car ils sont les maitres de demain.”

 

 

 

 

M. Moussa  SIBY Professeur Principal en service à la

Direction Nationale de l’Emploi

Mobile : 78 61 76 01 et 62 15 16 30

Email : moussasiby01@yahoo.fr

Bamako

République du Mali

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