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Glissement à la Brigade d’Assainissement de Bamako (BABA) : Le silence coupable du ministre Ag Erlaf face aux mauvais comportements des agents

Déviée de sa mission par le comportement de certains agents véreux, la Brigade d’Assainissement de Bamako (BABA) serait en passe de devenir un moyen d’enrichissement illicite pour certains responsables de la mairie du District et de la Direction régionale de l’Assainissement, du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DRACPN) de Bamako. Ne faut-il pas envisager sa dissolution au regard des agissements des agents par anticipation sur des crises profondes susceptibles de provoquer un affrontement entre eux et les commerçants détaillants et vendeurs ambulants au niveau du grand marché ? Une situation, qui  interpelle fortement le ministre de l’Assainissement, de l’Environnement et du Développement Durable, Mohamed Ag Erlaf.

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Il suffit de faire un tour au niveau du grand marché de Bamako pour se rendre compte des mauvais agissements des hommes en chemise en marron et pantalon noir. Au lieu de s’acquitter de leurs missions, ces agents s’affairent plutôt à la chasse des commerçants ambulants (les vendeurs de lunettes, de montres et d’articles divers, etc.) au niveau du grand marché. Pour surprendre les commerçants ambulants, les brigadiers ont trouvé  comme moyen de dissimuler leurs tenues pour échapper à la vigilance de leurs proies.

Dans certaines de nos éditions précédentes, nous avions attiré l’attention des autorités sur les mauvais comportements de ces agents. Mais, rien n’y  fit. Ils continuent à sévir contre les infortunés au détriment de leur mission classique de protection de l’environnement. Dans les grandes villes européennes, leurs homologues s’occupent à ramasser les ordures jetés par les touristes. Au Luxembourg comme à Monaco, ils sont assimilés à la Police municipale. A ce titre, ils assistent les touristes dans leurs vacances.

La Brigade d’Assainissement de Bamako (BABA), sous le commandement d’un officier de Police (un commissaire principal), a été créée en 2010  par le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, à travers la Direction Régionale de l’Assainissement, du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DRACPN) du District de Bamako, face à l’insalubrité grandissante dans la capitale avec ses nombreuses conséquences sur la santé des populations.

Ses missions consistent à constater et réprimer les cas de branchements illicites aux collecteurs et caniveaux, de versements d’eaux usées dans la rue, d’ouvrage d’assainissement défectueux. Mais aussi, les pollutions et les nuisances, la non réalisation de notice ou d’études d’impact environnemental et social par les entreprises.

Déviés de leurs missions par l’appât du gain

Mais, depuis le démarrage de ses activités, certains agents, portés par des raccourcis, ont fini par détourner le service de sa vocation initiale. D’aucuns n’hésitent pas à les qualifier de prédateurs pour les commerçants ambulants et/ou des automobilistes et les motocyclistes pris en flagrant délit de mauvais stationnement. Toutefois, il convient de dire que certains usagers de la circulation ne font attention à aucun panneau de signalisation, indiquant des points de stationnement pour les engins à quatre roues. C’est pourquoi, ils sont très fréquents au grand marché en train de traquer les conducteurs de véhicules, garés sur des parkings non autorisé à cet effet. Aussi, se promènent souvent à deux en moto ou en groupe dans leur véhicule pour mettre des « sabots » aux roues des véhicules jugés mal garés ou garés à des endroits non appropriés tout en mettant une note sur la vitre. Le propriétaire est ainsi obligé de négocier avec eux, ou de se rendre à la Mairie du District pour aller régler « sa contravention ».

Par contre, il y a beaucoup à dire sur leurs missions de salubrité publique. Car, celle-ci est passée sous silence au profit de la traque des  vendeurs ambulants et des commerçants d’articles divers, qui déambulent entre les véhicules au péril de leur vie. Toute porte à croire que ces agents s’enrichissent sur le dos des pauvres petits commerçants, qui ne cherchent qu’à survivre. N’est-ce pas là un paradoxe ? «On dit que les jeunes n’aiment pas travailler et quand ceux-décident de faire quelque chose pour subvenir à leur besoin, on les décourage », a laissé entendre un motocycliste. Qui poursuit que ces jeunes ruraux gagnent leur pain grâce à ce petit commerce. Mais, malheureusement, ils sont « raquettés » à longueur de journée, au point que finalement tout ce qu’ils gagnent est payé aux agents pour sauver leur petit commerce. Il y a quelques semaines, certains de ces éléments s’étaient fait soudoyer par un abonné de Canal Sat dont le véhicule était garé devant  Sabah Electronic. Selon les témoignages recueillis sur place, ayant aperçu quatre agents de la BABA venus à motos pour placer des « sabots » aux roues de son véhicule, il s’était précipité dehors pour les supplier moyennant « le prix de kola ». Après quelques minutes de « marchandage », il a glissé quelques coupures entre les mains d’un présumé chef d’équipe. A son retour dans l’agence, l’intéressé expliquera qu’ils l’avaient demandé de payer la somme de 15.000 FCFA, mais il aurait négocié en payant moins.

Il revient donc au ministre de l’Assainissement, de l’Environnement et du Développement Durable, Mohamed Ag Erlaf, de recadrer cette brigade et de l’orienter vers les missions pour lesquelles elle a été créée.

Nous y reviendrons

D. D

Source: Tjikan

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