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Gestion des défis de la transition: la fuite en avant des membres du CNT ?

Au moment où le Premier ministre, président du Comité stratégique du M5-RFP, le Dr Choguel Kokalla Maïga, appelle à la clarification pour expurger les faux-amis qui impactent gravement le progrès de la transition, l’ère de la démarcation a-t-elle sonné dans les rangs du Conseil national de transition ? En tout cas, face à la montée du mercure social, d’honorables parlementaires (Amadou Albert Maiga et Nouhoum Sarr, deux proches du président Malick Diaw) sont montés au créneau, pardon se sont démarqués de la gestion des défis auxquels la transition est confrontée. Au nombre de ceux-ci : la crise énergétique, la crise de la rentrée scolaire, la gestion des inondations, l’apurement de la dette intérieure…

Pour les deux, la dette interne n’est pas qu’une épine dans le pied de la transition héritée de la gestion d’Etat, c’est un goulot d’étranglement. Alors, il faut l’apurer pour sauver des entreprises qui en souffrent. Comme un langage de communication, les deux parlementaires nommés abordent et parlent en symphonie.
Nouhoum Sarr, lors de la conférence de presse de l’Alliance du 22 septembre Faso Jokan tenue le vendredi dernier, reconnaît que la vie est chère dans un contexte de guerre, c’est pourquoi il a attiré l’attention et demande au gouvernement de fixer les prix des denrées et veiller fermement sur le respect des mesures.
Comme son collègue, l’honorable Amadou Albert Maïga, il estime que pour une relance économique, ‘‘il faut qu’on regarde la dette intérieure, c’est une question de sécurité nationale. Il faut que l’Etat pense à payer la dette intérieure sinon les entreprises ne pourront pas payer les impôts’’.
Sûr que l’honorable Sarr n’a rien pigé des prérogatives du fisc. Mais ne demandons pas à ‘’Doromè kelen te bo a la’’ de faire grandeur d’âme et empathie envers les militaires qui tombent pour la défense de la patrie et notre liberté, les victimes de l’insécurité et du terrorisme, les sinistrés des inondations, aux autres laissés pour compte en acceptant de proposer que les honorables membres du CNT renoncent à certains de leurs avantages jugés exorbitants. Cela pour laisser au moins des marges à l’Etat de faire face à certaines charges qui ne sont pas suffisamment supportées par le budget national.
Demandons seulement à Nouhoum Sarr de ne pas remuer le couteau dans la plaie, de ne pas se moquer des Maliens.
Avec quel argent le gouvernement va payer la dette intérieure, les opérateurs économiques qui ont des mandats au trésor ? Comme si c’est Alousséni Sanou sur injonction de Assimi Goïta refuse que l’on les paye…Les propos laissent entendre.
Mais il n’est pas sans savoir que le budget de l’État correspond à l’ensemble de ses ressources et de ses dépenses, que l’essentiel des ressources provient des impôts et des taxes payées par les citoyens et les entreprises. Les dépenses correspondent à l’argent que l’État utilise pour financer l’action publique : défense, sécurité, justice, administration, éducation… Surtout que ce budget est voté par le parlement, et pour cela il y a une session constitutionnelle qui lui est consacrée. Il s’agit de la session d’octobre dont les travaux ont été ouvert le lundi 7 octobre au CICB en présence des invités du Burkina Faso, du Niger et de la Turquie.
Que le gouvernement, quoiqu’exécutif, ne peut exécuter ce que le CNT n’a pas autorisé. Et même en cas de circonstance exceptionnelle, le gouvernement est obligé de revenir s’expliquer devant le CNT sur le pourquoi il est sorti du budget, et demander de ‘‘couvrir’’ la dépense.
N’est-ce pas alors une fuite en avant pour un honorable membre du CNT que de demander au gouvernement de payer la dette intérieure alors que c’est le CNT, au sein duquel il siège, qui autorise le gouvernement à payer. Est-ce que le CNT s’est opposé à un budget au motif que l’apurement de la dette intérieure n’y figure pas. Or depuis quelques années, c’est le budget programme qui est appliqué. Il ne prend en charge que ce qui est prévu. Au lieu d’aller faire du populisme en conférence de presse pourquoi ne pas faire du lobbying dans ce sens au CNT ?
Dans le même populisme, Amadou Albert Maiga affirme sur les antennes de Klédu que ‘‘cette fois-ci, c’est vrai que nous sommes dans une transition, nous sommes complémentaires, mais les vérités crues que nous devons dire au gouvernement nous allons les dire’’. De quelles vérités s’agissent-elles ?
Pour celui qu’on appelle le ‘‘bras droit du président’’, ‘‘sur le plan du développement les opérateurs économiques qui ont des mandats au niveau du Trésor en souffrance, le problème d’électricité, la ministre qui a dit qu’on va avoir l’électricité dans 4 mois, nous sommes à 7 mois sans explications… Les gens souvent qui parlent du train : train dara, train wilila, explication te di mogow ma.Tout ça nous allons essayer d’avoir toutes les vraies informations pour informer le peuple’’.
Anw te gouverner li ke, anw te fossi ke. C’est l’exécutif qui fait ça. Mais les informer là anw be o ke. Mais ce que le peuple aussi veut, an kaw on bar ta, ka kele ke, nous ne pouvons pas faire cela. Parce que nous aussi nous sommes nommés par décret. Nous ne sommes pas élus. Donc nous devons aller doucement pour ne pas fragiliser le pays quoi’’.
Comme, Nouhoum Sarr, l’honorable Maïga est aussi dans la fuite en avant. ‘‘Anw te gouverner li ke, anw te fossi ke’’ ? I ni Allah cié ? Le gouvernement peut-il gouverner sans l’accord, la bénédiction, le feu-vert du parlement ? C’est NON, absolument NON ! C’est facile de se décharger sur la courte échelle.
Le Ministre de l’éducation, en dépit de ses erreurs de casting, ne désapprend pas, et il y a point d’irresponsabilité au sein du gouvernement qui ne soit partagée par le CNT. Parce qu’il y a pas de gouvernance sans le CNT.
Donc, que ces honorables députés, quoique non élus, ne mangent pas leur piment ailleurs. Qu’ils s’assument c’est ce que la nation attend d’eux.
A bon entendeur, tant pis.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin
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